Des élèves nuls en recherche d’information, à qui la faute ?

Par Nadine Lanneau, professeure documentaliste. Publié dans Elèves, enfants.

Une étude dans le site du Café pédagogique (Pisa international) montre que les élèves ne sont pas très performants en recherche d’information, n’ont pas l’esprit critique face à l’information lorsqu’on les compare aux élèves et étudiants d’autres pays.

« Alors que les jeunes passent en moyenne 35 heures par semaine sur Internet, comment traitent-ils l’information ? Pisa 2018 a posé plusieurs questions à des jeunes de 15 ans de 76 pays ou territoires. S’il y a bien un lien entre enseigner l’EMI [ndlr : education aux médias et à l’information] et faire face à la désinformation, les jeunes français sont encore en dessous de la moyenne OCDE pour détecter la vraie de la fausse information sur Internet.« 

Notre association de profs documentalistes : « l’EMI (Education aux Médias et à l’information) a été conçue avec une volonté de transversalité visant à déposséder les professeurs documentalistes d’une partie des contenus d’enseignement en information-documentation qu’ils ont eux-mêmes didactisés, notamment grâce aux travaux de l’APDEN (ex-Fadben). Notre association.

Il faut quand même un peu garder mémoire de l’histoire de notre profession, et de notre association professionnelle, dans les combats menés pour la reconnaissance de nos contenus d’enseignement et de notre discipline, à savoir l’information-documentation rattachée aux Sciences de l’information et de la communication (SIC) et non pas l’EMI ! Du côté institutionnel, ces contenus d’enseignement ont longtemps été niés. Au fil de nos travaux, avec la montée des recherches universitaires et des publications aussi bien scientifiques que professionnelles, le tout associé à l’émergence des enjeux liés au numérique, l’existence de ces contenus a fini par s’imposer. Par contre notre mission d’enseignement continue à être niée, d’où la création de l’EMI dans les programmes scolaires. EMI qui nous dépossède d’une partie de nos contenus d’enseignement info-documentaires pour les confier à tous les enseignants, donc toujours pas de contenus d’enseignement spécifiques pour les profs docs, belle entourloupe ! » A partir des propos d’ Ivana Ballarini Professeure documentaliste Formatrice INSPE d’Angers membre de l’APDEN.

Et les profs de toutes les disciplines du secondaire, se voient confier cet enseignement mais… n’ont pas été formés contrairement aux profs documentalistes : l’absurdité du système, de la machine éducation nationale !!! Une des absurdités !!!

« En effet, pas de réelle spécificité des profs docs dans le cadre de l’EMI, une simple « expertise » qui en ferait des « maîtres d’œuvre » garants de la mise en œuvre de cette « éducation à » dans les établissements mais pas des enseignants à part entière ! » Ivana Ballarini

Oui, on nous demande de veiller à ce que cette éducation aux médias et à l’information soit réalisée par l’ensemble des profs avec nous comme partenaires quand même, mais quand nous le pouvons, quand nous pouvons nous entendre avec nos collègues pour…avoir des élèves !

Et après, on va dire que les jeunes sont nuls en EMI ? De qui se moque-t-on ?

Voici ce qui est écrit sur le site du Café pédagogique : « C’est pratiquement l’équivalent d’une semaine de travail que passent les jeunes lycéens de l’OCDE sur Internet chaque semaine. Le développement d’Internet a totalement changé leur accès à l’information mettant les questions de la désinformation et de la vérification des sources dans les compétences clés que le système éducatif doit donner. » Mais qu’il ne donne pas à la majorité ! Certains font cet apprentissage ailleurs !

Mais plus grave : « Les élèves les moins compétents pour ces deux points sont les plus défavorisés socialement. La faille numérique rejoint le fossé social. Pour l’OCDE la question est aussi politique. « Pour préserver les valeurs démocratiques et la confiance dans les institutions il faut des citoyens bien informés. Les élèves doivent développer des compétences en lecture avancées incluant la capacité à faire face à l’ambiguïté et à valider des points de vue ». Des compétences que l’Ecole française a encore du mal à enseigner. »

Lire sur la page du Café pédagogique.

Nadine Lanneau, professeure documentaliste en collège,

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