Accueil

6° rapport du GIEC : Trois ans pour garder une planète « vivable »

***

Mars : les propositions de bifurcations se multiplient

L’éditorial de février nous situait dans le courant des « bifurcations » qui se préparent à affronter l’avenir. En ce début mars :

Nouvelle bifurcation : Les Amis de la Terre , Agir pour l’Environnement, Greenpeace,  et 5 associations appellent à leur tour à bifurquer. Elles  estiment que ; « la possibilité d’une transition agroécologique ne peut se faire sans paysannes et paysans nombreux et nombreuses » et à cet effet qu’ il est «  urgent de limiter la surface de terres agricoles qu’une même personne peut contrôler » . Elles proposent de «  fixer un plafond à 300 hectares, afin d’assurer au plus grand nombre la liberté de s’installer et de cultiver la terre ».

Notre bifurcation doit aujourd’hui se préoccuper de  l’état alarmant dans lequel nos enfants abordent les dangers qui les attendent. Le désespoir ( le nombre de dépression s’accroît significativement  chez les 18/24 ans),  la fuite  (« les enfants passeraient jusqu’à trois heures par jour devant un écran, qu’ils s’agissent de télévision, de tablettes, d’ordinateurs ou encore de portables ») , la résignation ( pour beaucoup l’école, le collège sont des lieux inévitables  dont l’intérêt principal est de retrouver les ami.es), l’aliénation à la société de consommation.

Nous proposons dans l’immédiat que,

  • tous les enseignants du primaire et du collège conscients de cette situation  donnent la priorité sur les programmes à des projets qui engagent les enfants dans des actions  sur leur environnement et  les décrivent et les justifient dans des écrits  collectifs et individuels à l’intention des parents et des associations qui travaillent à la transition écologique. Cette étape est indispensable pour que l’idée de bifurcation pénètre l’opinion et soit partagée par les influenceurs (journalistes, intellectuels, organisations syndicales et politiques) . De telles actions sont déjà nombreuses et donnent aux enfants le sentiment qu’ils ne sont pas impuissants face à leurs peurs (même quand elles se situent sous le label officiel et contestable de «développement durable» )

Dès que la bifurcation sera engagée, localement ou nationalement :

  •  de fonder les apprentissages fondamentaux et les savoirs  indispensables sur les actions entreprises et sur les collaborations avec les acteurs locaux de la transition écologique. Ces actions auront un statut de recherche-actions  suivies, analysées systématiquement et mises en valeur par un Institut idoine. 

Ces propositions concrétisent le premier des 4 objectifs de notre APPEL. qui préconise  de « développer les qualités de résilience »

Raymond Millot, mars 2023

Pour mémoire  (cliquez)  

 Février  LES BIFURCATIONS HISTORIQUES … 

Janvier : POUR UNE GEOPOLITIQUE DE L’EDUCATION

__________________________________

***

2023 :

où en sommes-nous ?

Chronologie avec renvoi aux trois textes successifs :

1 Le 14 octobre 2022, nous avons lancé un nouvel Appel sur le thème BIFURQUER qui reçoit des signatures significatives : « C’est tout le système éducatif qui doit bifurquer ! »

2 Il a engendré un texte ayant pour objectif de faire part aux collégien•e•,s lycéen•e•s et étudiant•e•s, des raisons et des objectifs de cette « bifurcation ». Pour essayer de traduire l’Appel en actes, nous avons rédigé  un texte qui vise à interpeller les jeunes activistes : Bifurquer… ? Pourquoi ?  Pour quoi ?

3 Pour convaincre qu’il ne s’agit pas d’idées en l’air, nous engageons une réflexion sur la possible traduction en actes des idées exposées dans l’Appel, intitulée « Transition ».

1Appel du 14 octobre 2022

« C’est tout le système éducatif qui doit bifurquer ! »

« Quand on parle de politique climatique, en réalité on ne parle pas seulement de climat, on parle d’emploi, on parle de formation, on parle de protection sociale, on parle d’éducation, on parle de…», explique Magali Reghezza-Zitt, membre du Haut Conseil pour le climat dans Le Monde du 17 août 2022. Et elle n’est pas seule à inclure l’éducation dans le changement de paradigme qui s’impose sans pour autant préciser ce qui doit changer. 

    On peut, d’ailleurs, poursuivre sur le même modèle : quand on parle d’éducation, on ne parle pas seulement des savoirs fondamentaux, on parle de la fonction du système éducatif, de sélection, d’inégalités, de reproduction sociale, d’aliénation, on parle de formatage, mais aussi de fonctionnalité de coopération pour les apprentissages, on parle…

    Des enseignants et éducateurs qui en sont convaincus, parfois depuis très longtemps (avec l’Education Nouvelle, avec Célestin Freinet, avec le sociologue Bourdieu…), sont persuadés que, de nos jours, la « politique climatique » peut enfin inciter le système éducatif et les éducateurs à « bifurquer ». Cette bifurcation doit mettre l’entraide, la considération, l’égalité, au cœur du système public d’éducation. Le chemin à prendre est celui qui permettra à chaque jeune de s’épanouir parmi les autres et qui offrira d’autres perspectives que celles de la reproduction sociale, de la consommation, de l’individualisme. Une bifurcation qui pose l’écologie et la justice sociale comme projet émancipateur.

    Un premier signal de départ avait été donné par l’appel : « Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après » lancé le 27 mars 2020 par 16 grandes organisations, et qui se terminait ainsi : « Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre « jour d’après ». Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral ». 

Avec l’intention d’introduire l’éducation dans la préparation du « jour d’après », un nouvel appel, « Education Bien Commun », est lancé quelques jours plus tard, dans ce site, (cliquer ici), affirmant que notre système éducatif a pour « but principal de sélectionner les « élèves » pour répondre aux besoins du système capitaliste, avec pour horizon la consommation et pour résultat, l’accroissement des inégalités », qu’il est « urgent d’esquisser les contours d’un système éducatif alternatif et d’entreprendre des recherches-actions le préfigurant ».

    Aujourd’hui, des faits nouveaux rendent ces projets d’actualité. D’une part, la canicule, les inondations, la multiplication d’événements climatiques extrêmes ; d’autre part, un événement inédit, révolutionnaire, la déclaration des étudiants d’AgroParisTech lors de la remise des diplômes le 10 mai dernier reflète la volonté de bifurcation de certains jeunes. Cette déclaration, qui recoupe celles de diplômés de l’Ecole Normale Supérieure, Centrale Nantes, Polytechnique, l’Ecole Nationale Agronomique de Toulouse, HEC, Science PO, exprime leur malaise d’une manière retentissante (« déserter », « bifurquer ») et a été relayée par de nombreux médias. 

    Fait tout aussi significatif, de nombreux jeunes lycéens et étudiants, stimulés par l’initiative de Greta Thunberg, ont manifesté leur impatience par centaines de milliers dans plus de 100 pays depuis 2018. Ils se sont exprimés en novembre 2021 au cours de la COP 26 à Glasgow : « Que voulons-nous ? La justice climatique ! Quand la voulons-nous ? Maintenant ! ».

Les plus jeunes, collégiens, écoliers, auraient aussi beaucoup à dire s’ils en avaient la possibilité. L’éco-anxiété touche un nombre croissant de jeunes. C’est aux professeurs d’en observer et relater l’expression qu’elle soit celle de la fuite, de la résignation, de la révolte ou du désespoir. Il ne s’agit pas d’ajouter aux programmes une nouvelle matière, le « développement durable », mais d’organiser un réel engagement dans la mobilisation générale qui s’impose…et qu’il s’agit de préparer. 

    Dans le domaine de l’éducation, les facteurs déterminants sont multiples :

  • Les parents. Ils sont soucieux de l’avenir de leurs enfants ; dans l’immédiat, ils souhaitent leur insertion dans la société et savent qu’elle passe par les examens. En même temps, ils constatent que même très diplômés, leurs enfants n’ont pas la garantie d’un emploi et que ces mêmes jeunes refusent parfois des emplois qui contribuent à la catastrophe planétaire. Ils constatent, comme les experts de ces questions, que leurs enfants sont en souffrance. Il s’agit de leur montrer que leur vitalité est retrouvée quand ils se trouvent engagés dans des projets porteurs de sens.
  • Les intellectuels, scientifiques, philosophes, sociologues, médecins, psychologues, journalistes, les leaders politiques,…, qui influencent l’opinion ont tous bénéficié du système scolaire. Ils se mobilisent plus volontiers pour défendre « l’école de la République » que pour examiner les défauts d’un système faussement « éducatif », bâti sur la méritocratie, la transmission magistrale des savoirs et qui participe à entretenir un système économique obsolète et mortifère. Il s’agit qu’ils admettent que d’autres voies permettent de développer les potentiels des enfants et des adolescents, en particulier leur engagement dans cette mobilisation générale.
  • Les enseignants. Ce sont des hommes et des femmes mal payés à qui l’on confie des missions devenues impossibles. Il s’agit de leur proposer des perspectives, de définir leur place majeure dans la préparation des enfants face à un avenir problématique, d’engager des recherches-actions permettant de définir les voies de la bifurcation. Ces voies doivent sortir les élèves de leur pupitre, transformer leur statut et faire de ces enfants et adolescents des acteurs de la transition dans des projets concernant leur classe, leur établissement, leur quartier.
  • Les animateurs et animatrices du périscolaire, de l’éducation populaire, de la culture et du sport, par leur proximité avec les enfants, notamment les plus éloignés de l’Ecole, sont des partenaires à ne pas oublier.
  • Les enfants. Il est légitime que les adultes aient un projet éducatif. S’ils le veulent émancipateur et s’ils pensent indispensable de rendre les enfants actifs dans cette mobilisation, il leur revient de les aider à prendre conscience de leur changement de statut de plus en plus précisément en les associant progressivement à ce projet. (1)
  • Il importe donc que nous mettions en question l’idéologie méritocratique et que nous appelions à la bifurcation en y incluant le système éducatif dans sa totalité. Il ne s’agit pas d’attendre des pouvoirs établis une nouvelle réforme mais d’opérer ensemble une bifurcation qui concerne l’ensemble de la société. 

Les développements  de ce paragraphe ne peuvent figurer dans ce texte volontairement bref. Toutes les associations qui préconisent les « méthodes actives », la « coopération », « l’auto-socio construction », agissent déjà dans ce sens. Une publication récente « EDUCATION , UN BIEN COMMUN » rattache ces pratiques au changement de paradigme qu’imposent le changement climatique et la volonté de justice sociale. 

14 octobre 2022 – Raymond Millot et le groupe éducation CNNR (Conseil National de la Nouvelle Résistance)

Premiers signataires de l’Appel

UBC, Université du Bien Commun

Philippe Meirieu, professeur honoraire en sciences de l’éducation  

Laurence De Cock, historienne et enseignante

Michel Bourgain, maire honoraire de l’Île-Saint-Denis

Elisabeth  Bourgain,  agrégée de mathématiques, ancienne coordinatrice d’Auto-Ecole (lycéens décrocheurs), ancienne maire adjointe de l’Île St-Denis 

Eveline Charmeux, professeure-formatrice honoraire de français, ex-chercheure à l’INRP 

Didier Minot, président de Changer de Cap

Vincent Giovannoni, PhD, conservateur en chef du patrimoine 

Catherine Chabrun, militante pédagogique et des droits de l’enfant, pédagogie Freinet

Patrick Viveret, philosophe

Marie Preston, artiste, enseignante-chercheure à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre de l’équipe TEAMeD (Théorie Expérimentation Arts Médias et Design)

Martin Pavelka, pédopsychiatre à l’hôpital public, Collectif des 39 – Groupe enfance, API

Sandrine Deloche, médecin pédopsychiatre en CMP et en CMPP. Collectif des 39- Groupe Enfance, API

Charles Pepinster, promoteur de la pédagogie du chef-d’oeuvre

Dominique Bourg,  professeur honoraire de l’Université de Lausanne

Bernard Charlot,  professeur honoraire en sciences de l’éducation, Université de Paris 8

Jean-Pierre Klein,  psychiatre honoraire des hôpitaux publics, pionnier de l’Art-Thérapie

Jean-Noël Dumont, président de GAFE-France (Groupe d’Action Francophone pour l’Environnement)

Le GAFE – Haïti

Damien Deville, docteur en géographie et aménagement du territoire

Anne Querrien, sociologue retraitée, auteur de  L’École mutuelle. Une pédagogie trop efficace?

François Harduin, enseignant spécialisé à dominante rééducative-relationnelle, président de la FNAREN

Angela Barthe, professeure des universités à Aix-Marseille

Pierre Frackowiak, inspecteur de l’Education Nationale honoraire 

Denis Robert, journaliste d’investigation, fondateur du media BLAST

***

2 Bifurquer… Pourquoi ? Pour quoi ?

De nombreux  élèves des grandes écoles à la suite d’AGRO PARIS TECH ont su expliquer pourquoi  ils souhaitent « déserter », « bifurquer » (1)

Les plus jeunes qui ont suivi Greta Thunberg dans sa révolte,  qui ont défilé dans une centaine de pays, alertés par le GIEC, ont révélé leur peur et l’ont traduite en exigeant lors de la COP 26 à Glasgow, « la justice climatique », « maintenant ». C’est à dire « bifurquer » même si leur analyse des raisons de l’injustice régnante reste imprécise. Ils poursuivent aujourd’hui, par tous les moyens, même « contre productifs » de se faire entendre (Extinction Rébellion, etc… )

Les uns et les autres se passionnent, « résistent», pratiquent la désobéissance civique, mettent en question « l’ordre établi ». Vivent. Ils construisent cette « résilience » qui leur permettra de traverser, mieux que d’autres, les épreuves qui vont se multiplier.

Les plus petits, ceux des écoles, des collèges, ressentent plus confusément cette peur dont les raisons sont parfaitement fondées. De nombreuses études en décrivent les effets inquiétants. Une éducation adaptée au monde dans lequel nous entrons doit viser à construire cette résilience. A cet effet, il importe que, comme leurs aînés, ils se passionnent, donnent un nom à leurs peurs, en comprennent la source, questionnent l’ordre établi, participent à certains projets des adultes.

A cet effet, la bifurcation qui concerne les enfants consisterait à  leur  reconnaître :

  • un statut de citoyens en construction et non plus des élèves  ayant, dans leur emploi du temps, un temps donné d’instruction civique
  • un statut de sujets dont les apprentissages prendront essentiellement leur source dans les actions individuelles et collectives en lien avec le monde qui les entoure et non plus dans des programmes et des progressions

La bifurcation qui concerne le « corps enseignant » (2) consisterait  à devenir

  • les organisateurs de cette ouverture sur le monde,
  • les techniciens des apprentissages qui s’y opèrent, des potentiels qui s’y révèlent, des émancipations qui s’y produisent.
  • les facilitateurs de la co-éducation dans la perspective d’une société elle-même éducatrice

                                                                                       

(1) Ces étudiants•e•s ont mis en question les objectifs pour lesquels on les a formé•e•s.

(2) Les enseignants auraient à mettre en question les  divers formatages qu’on leur impose d’opérer pour assurer la reproduction sociale.

***

3 – TRANSITION

Einstein

Le changement de paradigme exige des «bifurcations »…

« En science, on appelle paradigme une conception théorique dominante ayant cours à une certaine époque dans une communauté scientifique donnée ».

Le productivisme est « une conception  dominante de notre époque » qui a créé une situation catastrophique. Le mettre en question c’est donc vouloir « changer de paradigme ».

Le système éducatif entretient actuellement l’ancien paradigme en façonnant les esprits et en jouant un rôle majeur dans la reproduction sociale. Il est possible de nuancer le constat, d’évoquer le rôle émancipateur des savoirs qu’il transmet, mais il est indéniable qu’il est organisé  pour sélectionner, sur la base de critères définis par des programmes qui correspondent aux besoins de la société productiviste et capitaliste.

Sa philosophie méritocratique, prétendument égalitaire, développe un individualisme  qui fait obstacle à toute remise en question.

Vouloir changer de paradigme, c’est aussi vouloir, champ par champ, envisager les bifurcations nécessaires, et chercher à « résoudre les problèmes » en pratiquant « une autre pensée ». Dans le champ de l’éducation, une transition organisée doit, et peut, ouvrir la voie de la bifurcation.

a) La « déconstruction » du système… un préalable ?

La déconstruction  commence d’une manière inattendue, inespérée, initiée par celles et ceux  que le système a sélectionnés pour se perpétuer ! (note 1)

En mai 2022, les diplômés d’AgroParisTech suivis par ceux des grandes écoles affirment leur volonté de  « bifurquer » et contestent à la fois, l’orientation politique de leur formation et les fonctions qui leur sont réservées.

Six mois plus tard, « le Monde Campus 01 12 22 », confirme la tendance, parle de « nouveaux rapports de force » et commente l’exemple des élèves polytechniciens qui s’opposent aux tentatives d’implantation de total Energies et de LVMH sur leur campus : « Voilà un groupe social – historiquement associé au pouvoir – qui se détache de la tradition. Dans une école militaire, ça fait désordre : si ces élites commencent à se mobiliser, alors quelque chose est définitivement reconfiguré par l’urgence écologique »

La conviction de John Dewey, philosophe américain (1859-1952)  que « toute leçon doit être la réponse à une question que les élèves se posent »  résume, en 2022, la contestation des diplômés. La question qu’ils posent et à laquelle ne répondent pas les « grandes écoles » est  en effet  l’urgence écologique. 

Cette conviction est portée, depuis 1921, par les militants de « l’Education Nouvelle». Ils ont longtemps espéré que des forces progressistes entreprendraient un jour cette déconstruction et reconnaîtraient l’intérêt de leurs efforts. C’est le changement de paradigme qui peut aujourd’hui satisfaire cet espoir ! A cet effet :

  • Il faut sensibiliser l’opinion et en premier, celles et ceux qui l’influencent. Notre Appel intitulé « C’est tout le système éducatif qui doit bifurquer »  a déjà recueilli la signature significatives de diverses personnalités. Il croise la réflexion qui se développe dans les mouvements pédagogiques et d’éducation populaire (cf. Biennale « Convergence(s)pour l’Education Nouvelle » qui a réuni 500 participants à Bruxelles fin Novembre 22).
  • Il faut informer les jeunes militants qui se mobilisent dans la foulée de GretaThunberg et multiplient les actions et qui n’établissent pas un rapport entre l’état du monde et le rôle qui joue l’éducation. L’Appel « Pourquoi bifurquer, et pour quoi ?» en précise très brièvement le lien.
  • Il faut  maintenant répondre à la question: « Comment s’y prendre ?», d’où la proposition ci-après qui  envisage concrètement le problème de la transition.
  • Elle suppose, ce qui n’est pas acquis, que l’idée de changement de paradigme pénètre le domaine de l’éducation. Dans celui de l’agriculture, de multiple expériences qui  redonnent vie à la terre peuvent être évoquées, pour espérer qu’un jour les ravages des pesticides et insecticides pourront être combattus. Dans l’école publique les recherches tournées vers l’avenir que les enfants vont  devoir affronter, n’existent pas. On parle seulement « d’innovations ».
  •  Les recherches organisées nationalement qui se produisaient dans les écoles expérimentales  à Paris, Grenoble, Villeneuve d’Ascq …, ont été abandonnées depuis plus de 25 ans. Les perspectives ont dramatiquement changé et on ne peut plus s’y référer, (note 2)  mais leurs apports ne sont pas oubliés. Ils nourrissent  cette proposition.
  •   L’état moral  et émotionnel inquiétant de la jeunesse, relaté par de nombreuses enquêtes, devrait en motiver l’examen. Et rien n’interdit d’imaginer  que la conscience de l’urgence écologique, manifestée par l’élite de la jeunesse, soit, tout aussi subitement, partagée par une vaste cohorte de professeurs (ce que leur haut niveau de formation permet d’espérer)…

b) La proposition : lancer  une recherche-action de très grande ampleur

Elle repose sur une hypothèse optimiste. La nécessité de « bifurquer » se développe et suscite l’exploration de voies nouvelles :

  • visant à explorer les caractéristiques possibles et souhaitables du nouveau paradigme éducatif, d’une manière pragmatique, coopérative (avec une organisation régionale et nationale déjà expérimentée)
  • faisant  appel à de nombreuses équipes d’établissement volontaires
    • ayant pour objectif de préparer des citoyens capables de faire face aux conséquences du réchauffement climatique, de préserver les biens communs et d’inventer une alternative démocratique et sociale au système capitaliste
  • qui ne pourrait se confondre
    • ni avec  un nouveau de projet de réforme, ni avec  l’opération lancée  par le pouvoir au service d’un « Fonds d’Innovation Pédagogique (FIP) ». Opération conforme à l’idéologie libérale, sans perspective politique ambitieuse, qui détourne certains concepts de l’Education Nouvelle comme « innovations pédagogiques au plus près des besoins des élèves, « liberté pédagogique », et même qui s’approprie l’idée  « école  bien commun » que nous avons mise en chantier (note 3)

Elle concernerait les élèves de 3 à 15 ans.

  • Objectifs immédiats :
    • Enrayer leur détresse morale visible et prévisible en les engageant dans des activités sociales, écologiques, urbanistiques, agricoles, artistiques en cours dans leur environnement.
    •  Donner sens aux apprentissages, rendus fonctionnels parce que fondés majoritairement sur ces expériences de vie et évalués d’une manière participante formative, porteuses de sens pour les parents. 
    •  Permettre aux potentiels individuels de s’exprimer et se développer au bénéfice général.
    •  Déterminer le rôle que les enfants peuvent jouer, sans être enrégimentés, dans les mobilisations adultes que le réchauffement climatique va rendre nécessaires.
  • Objectifs à moyen terme :
    • Ces deux premiers cycles essentiellement « éducatifs »  deviendraient une préparation efficace et motivée pour des enseignements interdisciplinaires du 3ième cycle.
    •  L’ouverture de l’école sur le monde amorcerait l’idée d’une société éducatrice (les  sources du savoir étant partagées entre enseignants, parents, acteurs du monde économique, social, culturel…).
    •  Les enfants et adolescents, sujets actifs  de cette éducation, contribueraient eux-mêmes  activement au changement des conceptions concernant l’éducation et l’enseignement, et deviendraient acteurs et bénéficiaires du processus émancipateur en cours dans plusieurs domaines…

NOTES

(Note 1) Il faut les écouter ici dans ce site et cette vidéo.

(Note 2) Ces propositions s’appuient sur l’expérience acquise dans la recherche-action (dans le cadre de l’INRDP) relatée dans : Une voie communautaire (éd. Castermann 1978 ) – Ecoles en rupture (éd. Syros  1979) – Vivre à l’école en citoyens (éd.Voies livres 1998), Ecole ouverte/recherche-action/société éducatrice (éd. AFL 2013)

Lire sur notre site les articles de la page Recherche-action et de la page Innovation.

(Note 3) Raymond Millot. L’EDUCATION UN BIEN COMMUN  (éd.Massot 2021). Il se clôture par des pistes de réflexion pour mettre en œuvre une école plus juste, démocratique et solidaire en quelque sorte une « bifurcation »comme celle qu’ont souhaité en juin 2022, les étudiants d’AGRO PARIS TECH et leurs collègues des autres « Grandes Ecoles » ».

***

2020 : premier Appel

Ce site « Education bien commun » est né d’un APPEL lancé en mai 2020

***************************************************************

AUTOUR DE LA BIFURCATION  EN EDUCATION 

************************************************************************************

  • Articles récents
  • Actualités
  • Bibliographie, sitographie, citations
  • Paroles et musiques
  • « Ils l’ont fait… en 2020 ! »
  • Où en sont les écoles expérimentales aujourd’hui ?

ARTICLES RECENTS

Un système éducatif qui « bifurque » transforme radicalement les apprentissages, en particulier celui de la lecture pour émanciper les enfants et les jeunes ; émancipe les personnels du rêve technocratique de l’Etat qui veut les infantiliser, intègre comme des partenaires les éducateur•rice•s, les parents d’élèves, etc ; prend en compte réellement l’urgence écologique… en faisant des enfants et des jeunes les premiers acteur•rice•s d’actions entreprises collectivement…

Une critique de l’Ecole « républicaine » résolument révolutionnaire

Par Nadine Lanneau, professeure documentaliste de l’Education nationale, retraitée. Publié dans Système éducatif. « Contre l’école injuste » De nombreuses critiques se sont souvent élevées pour dénoncer l’échec de l’école « républicaine » quand d’aucun•e•s veulent la restaurer, dans la nostalgie de temps soit-disant paradisiaques ; or, toutes les études sérieuses démontrent qu’elle est profondément inégalitaire depuis ses origines et…

Enfants : objets ou sujets ?

Par Raymond Millot, ancien coordinateur des écoles ouvertes de la Villeneuve de Grenoble, à l’initiative de notre collectif Education bien commun. Publié dans « Elèves, enfants ». Les enfants, des sujets Les enfants, comme tout le vivant, doivent être traités comme des « sujets » qu’on doit respecter et non des « objets » à formater pour qu’ils soient utiles (à la famille, au…

Vers le triomphe des évaluations standardisées à l’école ?

Par Rachel Schneider, professeure des écoles, militante à la FSU-SNUipp (secteur éducatif). Publié dans Système éducatif. Pour partager des analyses… L’arrivée de Pap Ndiaye au ministère de l’Education nationale a pu faire croire à un changement de cap : après « Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire » (slogan de manif) qui a été l’auteur d’un pilotage de l’enseignement facteur…

L’ensemble des articles est à lire dans le BLOG

***

ACTUALITES

Nous souhaitons publier sous cette rubrique des articles ayant trait aux possibilités et aux difficultés du changement de paradigme en éducation que propose notre APPEL et des articles en rapport avec les thèmes de la brochure « EDUCATION UN BIEN COMMUN ».   

***

14 mars 2023

« L’usine des animaux » : l’enfer sur terre pour des animaux-objets

A 21h sur Arte – mais à (re)voir en replay plus tard pour ne pas manquer ce documentaire exceptionnel :

« 70 milliards d’animaux sont abattus chaque année pour subvenir aux besoins de l’alimentation. Loin des spots publicitaires vantant les mérites d’une vie en plein air, leurs conditions d’élevage et d’abattage s’apparente le plus souvent à des usines déshumanisées, dans d’effroyables conditions, où seul compte le rendement. Des États-Unis à la Chine en passant par la Pologne et la France, gros plan sur l’envers du décor. Éleveurs, historiens, sociologues, économistes, et militants de la cause animale témoignent. Parmi eux, la directrice de L214 Brigitte Gothière »

Les multinationales gèrent tout le circuit de l’élevage, de la naissance à l’abattage de l’animal, en passant par l’alimentation etc. Est-ce de ce modèle que le monde de demain a besoin ?

Etc.

A compléter par cette lecture : le thriller de José Rodrigez Dos Santos qui s’appuie sur des données scientifiques récentes et documentées comme dans le documentaire d’Arte : « Ames animales ».

Voir « L’usine des animaux » en replay sur Arte.

***

14 mars 2023

Le 14 mars 1883, il y a 140 ans disparaissait Karl Marx

Il a écrit sur le travail. Un extrait :

Lire aussi sur le blog de Catherine Chabrun.

***

11 et 12 mars 2023

L’Académie du climat : des conférences, des débats…

L’Académie du Climat, c’est quoi ?

  • Compte rendu rapide de quelqu’un qui a assisté dans la semaine aux premières conférences : « Belle expression de sa pensée par l’écrivain Patrick Chamoiseau. L’identité relation, la mondialité contre la mondialisation…Belle intervention aussi du philosophe Patrick Viveret sur la nécessité de changer d’imaginaire, de posture.. Il a cité le philosophe André Gorz et le risque de « sortie barbare du capitalisme ». »

***

Mars 2023

« Mixité sociale : Les 4 travaux de Pap Ndiaye »

Dans le Café Pédagogique ; […] « le ministre de l’Education nationale devrait annoncer ses projets pour la mixité sociale à l’école dans le cadre d’un débat au Sénat, demandé par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Mais le ministre a déjà dévoilé ses propositions sur France Culture le 22 février. Des quatre travaux ministériels lesquels semblent les plus prometteurs ? Quels obstacles sur la route de Pap Ndiaye ?

Les questions qui se posent :

  • Le pays où la ségrégation scolaire est la plus forte
  • La sectorisation
  • Les sections d’excellence
  • Les collèges en binômes
  • Inclure le privé ?
  • Quel coût politique ?

Lire ici.

***

14 février 2023

« Tiens, revoilà la fluence ! »

Cet apprentissage nouveau en primaire et en collège participe-t-il à l’émancipation des élèves ?

Eveline Charmeux, professeure de français et formatrice de professeur•e•s d’école et de lettres, dans les écoles de formation à Toulouse, maintenant à la retraite mais active et réactive par rapport à l’actualité pédagogique. Il faut la suivre sur son blog. Le dernier article porte sur cet exercice à la mode en élémentaire et au collège : la fluence dont elle conteste la pertinence dans l’apprentissage de la lecture et la lutte contre les inégalités à l’Ecole.

« Qu’en est-il donc de cette fluence en réalité ?

Pour répondre, il faut savoir que la lecture étant une activité visuelle, est fondamentalement différente de la lecture à haute voix, et qu’elle est entièrement tributaire du fonctionnement de l’œil dont on en sait beaucoup plus aujourd’hui et depuis pas mal de temps déjà, grâce aux travaux de François Richaudeau et de son équipe.
Contrairement à ce qu’on a cru longtemps, la perception visuelle d’un texte ne s’effectue pas linéairement, détails par détails.
Elle procède par bonds, sur des parties du texte, appelées points de fixation, d’un endroit à l’autre du texte, si bien que ce qui permet une lecture rapide, n’est pas une accélération de celle-ci, mais la taille de ces points de fixation : on comprend aisément, que, plus la surface couverte par ces points d’arrêt de l’œil, est importante, moins il en faut, pour couvrir une page entière. Cette surface couverte à chaque point de fixation de l’œil, se nomme « empan visuel ». Pour être un bon lecteur, rapide et performant, il faut avoir un empan visuel aussi large que possible.
C’est cela, le vrai sens du mot « fluence » en lecture, qui, ne concernant que la lecture des yeux, sans rapport aucun, ni avec la lecture à haute voix, ni avec une accélération de l’exploration du texte, n’est autre que l’ensemble des moyens offerts, en lecture, par un empan visuel étendu.

Question évidente : comment agrandir son empan visuel ?
En étendant sa « vision périphérique ».
Et on fait comment ? »

[…] Lire la suite ici pour avoir les clés d’une véritable lecture… Bifurquer dans l’Education, c’est aussi changer de paradigme dans l’apprentissage de la lecture, changer radicalement les apprentissages…

16 janvier 2023

« Contre l’école injuste » : propos recueillis par le journaliste Luc Cédelle du Monde

« Constatant une crise de l’école républicaine”, nous cherchons à comprendre les échecs des réformes successives ».

Lire sur la page du Monde. Pour abonnés.

Et un compte rendu dans nos ARTICLES RECENTS, archivé dans le BLOG : Une critique de l’Ecole « républicaine » résolument révolutionnaire

***

12 janvier 2023

Non maîtrise de la langue ? Nouveau remède : La dictée !

La circulaire ministérielle du 12 janvier, au vu des résultats des évaluations en français (élémentaire et 6°) en baisse, recommande une dictée quotidienne pour les élèves de CM1 et CM2, à l’école élémentaire.

Pour donner à toutes et à tous, des idées plus intéressantes et profitables surtout que les sempiternelles préconisations Blanquer, Brigitte Macron et maintenant notre nouveau ministre Pap Ndiaye sur la maîtrise de la langue par l’incontournable et traditionnelle dictée (cf. les moutonSSSSS de Topaze), voici des conseils judicieux d’une pédagogue Freinet, Catherine Chabrun dans son blog : L’orthographe au quotidien ne se limite pas à la dictée.

Lire aussi l’article du « blog de l’amie scolaire » d’Eveline Charmeux : Après l’orthographe, la dictée, bien sûr !

***

20 décembre 2022

L’Affaire du Siècle : où en est-on ?

« Le 14 octobre 2021, le jugement de l’Affaire du Siècle tombait : la France était condamnée, par le Tribunal administratif de Paris, à réparer les conséquences de son inaction climatique avant le 31 décembre 2022. A quelques jours de l’échéance, où en sommes-nous ? Le bilan est malheureusement largement insuffisant : les mesures prises jusqu’à présent par l’exécutif ne sont pas assez ambitieuses.

Face à cette inaction, les organisations de l’Affaire du Siècle ont cette semaine envoyé un courrier officiel au Gouvernement, lui demandant de détailler l’ensemble des mesures mises en œuvre par l’Etat suite au jugement du tribunal administratif ».

Les associations de l’Affaire du Siècle demanderont une astreinte financière en 2023.

Lire ici.

***

8 décembre 2022

2èmes Rencontres de l’Education populaire à Marseille

« Le concept d’éducation populaire prend sa source à la fin du XIXe siècle dans une société française encore farouchement inégalitaire malgré le socle des principes hérités de la Révolution française. On peut le définir comme une démarche éducative visant à contribuer à l’émancipation des individus et à leur autonomie pour transformer la société.

Les révolutions de 1830, 1848 et 1871 provoquent des tournants décisifs ». […]

« En 1871, la Commune de Paris décrète plusieurs réformes, parmi lesquelles l’enseignement laïc et gratuit, ainsi que l’enseignement professionnel assuré par les travailleurs eux-mêmes ». […]

« Un mouvement français se développe dans tout le pays via les amicales, mutuelles et coopératives créées dans les années 1810-1820. La répression de la Commune détruisant ce mouvement, il faut attendre 1880 pour qu’il renaisse pleinement, devenant une puissance pesant dans la vie politique. Dans les années 1890, les bourses du travail créées par les municipalités pour réguler le marché de l’emploi, sont investies par les syndicalistes révolutionnaires. Les bourses se dotent de services d’entraide, de bibliothèques, de cours du soir.

Le christianisme social quant à lui, est un mouvement rassemblant fils de notables et jeunes ouvriers et paysans. Il se structure davantage autour de la lutte contre la misère et la pauvreté ». […]

« création des Comités d’entreprises (1946), la loi sur le droit à la formation professionnelle continue (1971) ou encore la construction d’infrastructures comme les MJC (Maison des jeunes et de la culture) ». Et aujourd’hui ? Lire ici.

***

20 novembre 2022

Journée Internationale des Droits des Enfants

  • Sur le site ministériel :

« Le 20 novembre marque le jour de l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’enfant, en 1959, et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989« . Des enseignements, des actions.

  • Le syndicat Sud-Education soutenu par le Café pédagogique dénonce les manquements actuels aux Droits des enfants

« Plus de 42 000 enfants vivaient dans des hébergements d’urgence, des abris de fortune ou dans la rue ». Sud éducation intervient à propos de la journée internationale des droits de l’enfant du 20 novembre, sur ces droits et la part de l’éducation nationale. » Des élèves sans toit ou menacé·es d’expulsion ne bénéficient pas d’une scolarité comme les autres enfants alors qu’il s’agit d’un droit… En France, un·e enfant sur 10 est victime d’inceste, selon une enquête d’Ipsos sur l’inceste. Au primaire, c’est en moyenne 1 enfant par classe, au secondaire 2 ou 3. Face à ces chiffres alarmants, l’Éducation nationale ne donne toujours pas les moyens nécessaires pour mener des programmes de prévention qui favorisent l’accueil de la parole et abordent la question du consentement, pour assurer la protection et l’accompagnement des victimes, pour recruter des personnels médico-sociaux. Il y a urgence à recruter des personnels comme des infirmier·es, médecins scolaires, assistant·es de services sociaux et psyEN ». Lire ici.

  • « La ligue des Droits de l’Homme veut un renforcement des Droits des Enfants« , notamment à l’Ecole :

« La convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est réellement le texte fondateur des droits de l’enfant à l’échelle mondiale… »La CIDE, qui reste encore trop méconnue, doit s’appliquer de la même façon à tous les enfants présents sur le sol français, quels que soient leur couleur, leur sexe, leur religion, leur origine ethnique ou sociale », écrit la Ligue des droits de l’Homme. 

« Cela concerne notamment l’Ecole. « L’école est, de plus en plus, une école du tri à travers des mécanismes comme l’orientation de fin de 3e, la réforme du lycée, Parcours Sup, l’orientation vers les filières d’excellence », écrit la Ligue. « De plus, l’école publique est de plus en plus soumise à une idéologie néo-libérale, qui inscrit les élèves dans une logique de la concurrence : fournir des efforts et aller le plus loin possible, non pas avec les autres, mais contre les autres. La ségrégation sociale entre quartiers et établissements s’en trouve confortée et on assiste à une forme de renoncement, plus ou moins implicite, à la démocratisation scolaire ». Lire ici.

***

18 novembre 2022

« Innovation : itinéraire d’un mot dévoyé »

Article de Laurence de Cock, professeure agrégée d’Histoire et Géographie, docteure en sciences de l’éducation dans une Tribune de Libération.

A la fin de la première guerre mondiale l’innovation pédagogique issue de l’Education nouvelle avait un autre sens que l’actuelle prônée par le néolibéralisme de Macron. Quel retournement !

« Célestin Freinet par exemple vantait sa technique d’imprimerie à l’école comme l’innovation ayant permis de bouleverser les méthodes d’apprentissage de la lecture, surtout pour les enfants pauvres, et de préparer ainsi l’avènement d’un monde nouveau. L’innovation désignait alors le pas de côté volontaire par rapport aux instructions officielles ». L’institution ne l’admit pas il fut contraint de démissionner.

Aujourd’hui «ce sont les enseignants les moins «innovants» qui risquent leur avancement de carrière ».

« Les réformateurs se sont aperçus d’une possible compatibilité entre la logique entrepreneuriale et la posture innovante. Tandis que l’innovation pédagogique n’avait servi que des expériences coopératives (NDLR : fin années 70 et massification, accueil d’un public plus défavorisé culturellement), la voilà dès lors comme une stratégie de distinction. Le maître innovant devient celui qui fournit des efforts plus importants et mérite à ce titre d’être encouragé (et bientôt davantage rémunéré) par l’institution. »

Et nous arrivons aux « écoles du futur» d’Emmanuel Macron :

« On a alors vu fleurir les expressions comme «laboratoire d’innovations» qui ont ringardisé la routine du métier et les enseignants peu soucieux d’entrer dans cette course à la reconnaissance institutionnelle. Désormais, des établissements doivent faire valoir une gamme de projets innovants pour espérer toucher plus de moyens que leurs voisins ». Lire sur le site de Libération.

***

29 octobre 2022

Biennale 2022 pour l’Education nouvelle : un moment important et très attendu

Biennale 2022 avec les CEMEA de Belgique et le collectif « Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle ».

Extraits de l’article de blog de Médiapart : « Éducation nouvelle : une biennale résolument engagée. « Quatre jours pour mettre l’Éducation nouvelle sur le devant de l’actualité, pour se rencontrer et ensemble découvrir, pratiquer, débattre, échanger, s’empoigner, rêver et revenir au réel, celui de l’avenir pour réinterroger nos projets et nos actions. Quatre jours pour que se diffusent les effluves du manifeste écrit par le collectif « Convergence(s) » pour l’Éducation nouvelle ».

À Calais en juillet 2021 a été fêté le centenaire de la création de Le Lien « Ligue internationale de l’Éducation nouvelle ».

Ces cent années n’ont pas suffi à faire entendre le message par le plus grand nombre, elles n’ont pas réussi à ne serait-ce que fissurer la forteresse d’une société où souvent les personnes ne sont considérées que comme des machines à encaisser, à subir, à ingurgiter de la matière savoir et des injonctions dictées par sa majesté marchandisation. Penser à la place de l’individu, et plus encore penser l’individu, c’est le considérer comme l’objet d’une volonté qui n’est pas la sienne et non le considérer comme sujet de son épanouissement.

Que ne s’est-il pas passé ? Que ne s’est-il pas passé pour qu’en 2022 la réflexion officielle sur la situation et le sens de l’éducation et de la coéducation ignore voire méprise ce que défend l’Éducation nouvelle, qui doit se contenter d’un succès d’estime ? Pourquoi malgré des principes humanistes, des valeurs idoines, cette vision de l’éducation n’est-elle partagée que par une minorité ? Cette prise en compte réelle des besoins des enfants, des personnes, et de leur singularité, les reconnaissant comme êtres sociaux, tout le monde en a peur. C’est que l’émancipation porte en elle le virus de la résistance, le risque d’en contaminer l’autre et à terme de faire vaciller sur son socle un système qui a besoin de mettre sous l’éteignoir toute tentative d’idées porteuses de novation s’il ne veut pas voir son équilibre menacé. [ndlr : texte mis en gras ici sur ce site]. À son origine pourtant l’Éducation nouvelle n’était pas réduite à la portion congrue. Elle avait l’ambition de transformer et de bouleverser le système éducatif. Elle l’a toujours mais force est de constater qu’elle a du mal à être entendue, du mal à convaincre ».

[…]

« Nous ne pouvons laisser passer le siècle prochain sans réussir à inverser le cours des choses. Les cent ans qui viennent n’ont qu’à bien se tenir. Il se pourrait alors que les militant•e•s de l’Éducation nouvelle cueillent enfin le rayon vert de l’utopie ! » Lire en intégralité sur le site de Médiapart.

Et ici les trois premiers travaux du 29 octobre avec « L’éducation contre la barbarie » de Bernard Charlot qui a ouvert les débats. Suivre sur cette page les travaux.

Lire sur le site de Questions de Classe(s) : « Quels défis politiques attendent l’Éducation nouvelle ? » par Laurence de Cock

Et lire dans notre Blog dans ARTICLES RECENTS : Biennale 2022 : Convergences.

***

Semaine du 24 octobre 2022

Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information

L’UNESCO communique : « Alors que l’accès à Internet augmente à travers le monde, des millions de personnes n’ont toujours pas accès à une information crédible et de qualité ».

« Dans Notre programme commun, rapport du Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, douze engagements ont été pris par les dirigeants mondiaux. Parmi ces engagements, M. Guterres a souligné les valeurs de confiance et de solidarité comme étant le ciment de la cohésion sociale et des avancées sociales pour le bien commun.

Cependant, la dure réalité est que le facteur confiance est en train de s’éroder. La communauté internationale est invitée non seulement à réaffirmer et à renforcer son engagement en faveur de l’éducation aux médias et à l’information pour tous, mais aussi à développer de nouvelles initiatives dans ce domaine afin de renforcer la confiance ».

« Que signifie éducation aux médias et à l’information ?

« Nous assistons à une augmentation spectaculaire de l’accès à l’information – tandis que certaines personnes sont avides d’information, d’autres se retrouvent inondées de contenus imprimés, radiotélévisés et numériques. L’éducation aux médias et à l’information répond à ces questions que nous nous posons : comment chercher, évaluer de manière critique, utiliser et contribuer du contenu à bon escient, que ce soit en ligne et hors ligne ? Quels sont justement nos droits en ligne et hors ligne ? Quels sont les enjeux éthiques soulevés par l’accès et l’utilisation de l’information ? Comment interagir avec les médias et les TIC pour promouvoir l’égalité, le dialogue interculturel et interreligieux, la paix, la liberté d’expression et l’accès à l’information ?

L’UNESCO soutient le développement de compétences en matière d’éducation aux médias et à l’information à travers des ressources de renforcement des capacités, entre autres : des programmes d’enseignement et des principes directeurs ».

Lire sur le site de l’UNESCO : Semaine mondiale de l’Education aux médias et à l’information 24-31 octobre.

Note personnelle (N. Lanneau, ancienne professeure documentaliste) :

Voici les missions qui faisaient partie de mon métier de prof documentaliste jusqu’à mon départ récent à la retraite, et pour lesquelles j’avais une formation initiale et continue. Mais dans le secondaire, à cause des programmes disciplinaires pléthoriques, ces missions pourtant à partager avec tous les autres professeur•e•s l’étaient difficilement. Je suis parvenue cependant à travailler avec certain•e•s professeur.e.s dans leurs cours, en partageant leurs horaires et leurs élèves, surtout avec les profs d’histoire-géo EMC (Education morale et civique). Je souhaite que dorénavant, les profs documentalistes aient plus de latitude, ainsi que les équipes pédagogiques et que par conséquent, le ou les divers ministères prennent les mesures nécessaires pour favoriser ces missions d’éducation aux médias et à l’information, que des organismes comme l’Unesco mettent en avant depuis longtemps. Voir sur cette page NOTIONS COMMUNES À L’ÉDUCATION AUX MÉDIAS ET À L’INFORMATION :

  •  Éducation aux médias
  •  Maîtrise de l’information
  •  Sensibilisation à la liberté d’expression et d’information
  •  Maîtrise documentaire
  •  Compréhension de l’actualité
  •  Maîtrise de l’informatique
  •  Initiation à l’Internet
  •  Éducation numérique
  •  Éducation au cinéma
  •  Éducation aux jeux
  •  Éducation à la télévision
  •  Décodage de la publicité

Il existe des relations évidentes entre toutes ces notions ». 

***

11 octobre 2022

Alain Finkielkraut, porte-parole dangereux d’un courant de pensée réactionnaire car inégalitaire sur l’école

Voici quelle est pour lui, la genèse de la décadence actuelle de l’école qu’il affirme dans un débat avec deux enseignantes sur France culture : si on résume, décadence qui fait que les « bons élèves » disons issus majoritairement de milieux favorisés, fuient les classes trop mélangées où l’on a supprimé la sélection, où ils ne peuvent plus étudier (!) Justification de la ségrégation entre les élèves :

« Au commencement étaient les républicains, « de Charles Renouvier à Marc Bloch ». Leur but était de distinguer les élèves, non par le privilège et l’héritage, mais par les talents et les mérites. C’était le temps béni où l’école offrait aux enfants du peuple la possibilité d’une élévation sociale par l’effort.

Mais : « il y a eu Bourdieu ». Et Bourdieu dit : « Tout ça est un mensonge, vous voulez diminuer l’importance de l’héritage social, en réalité vous légitimez cet héritage à travers cette sélection ». Sous la férule du sociologue, « il semblerait que l’école ait intériorisé ce reproche ». Alors qu’a-t-on fait ? On a créé le collège unique pour réduire les inégalités et permettre aux enfants du peuple de poursuivre leur scolarité. Et qu’est-il arrivé ? « On a abaissé le niveau des classes pour ne pas les laisser sur le bord du chemin. »

Dé-construction dans l’article du Nouvel Obs :

« 1) Avec Bourdieu, c’est la réalité du déterminisme social à l’école que conteste Finkielkraut. Geste purement dogmatique, condamné à nier une vérité largement démontrée par la science ».

Cette école républicaine est pourtant, lit-on dans l’article, celle « de « l’exception consolante », suivant la merveilleuse formule de Ferdinand Buisson ». 

Et après une analyse des propositions de Marc Bloch, l’article se termine ainsi « Rien dans l’œuvre de Marc Bloch ne saurait justifier l’ambition inégalitaire d’Alain Finkielkraut. Rien, sinon une entreprise idéologique rétrograde et mensongère. Il est temps que cesse, à l’école comme ailleurs, la grande falsification de l’esprit républicain ». Lire l’article du Nouvel Observateur ici.

***

6 octobre 2022

Annie Ernaux reçoit le prix Nobel de littérature

L’Académie suédoise a décerné le prix à l’auteure française Annie Ernaux qui, par son écriture, oeuvre depuis toujours à l’émancipation des femmes – le récit de l’avortement clandestin de son héroïne Denise qui n’est autre qu’elle-même, dans la société des années 60, engoncée dans ses préjugés de classe et ses tabous, avant la loi Veil. Denise comme elle-même doit choisir entre interrompre sa grossesse ou ses études à une époque où l’avortement est interdit : « Les armoires vides » en 1974. « L’Evénement », en 2000, revient sur cet avortement qu’elle doit, comme toutes les femmes de son époque, assumer seule, dans la clandestinité. Elle revient aussi sur son enfance de manière directement autobiographique.

Justement son enfance : L’écriture d’Annie Ernaux, tourne sans cesse autour de la déchirure sociale qu’elle a ressentie dès son plus jeune âge, en allant à l’école des riches (sa mère voulait qu’elle fasse de bonnes études dans une école privée dans un milieu bourgeois). Elle y éprouve peu à peu la honte et le mépris à l’adolescence, pour ses parents, leur pauvreté, la culture de leur milieu jamais prise en compte à l’école. Cela est toujours d’actualité comme l’a constaté Annie Ernaux devenue professeure de français en collège et lycée technologique. Elle fait oeuvre de sociologue. La littérature est un moyen pour elle de mettre à jour avec précision, grâce aux souvenirs de sa mémoire individuelle et de la mémoire collective, les différences sociales, le statut féminin et la domination masculine.

***

Rentrée 2022

S’engager pour l’environnement et le développement durable ?

Voici l’extrait de la circulaire nationale de rentrée 2022 :

Lire ici : Circulaire de rentrée 2022.

***

Rentrée 2022

***

***

30 juin 2022

Les inégalités filles-garçons vues par les enfants

“Il y a plein de gens qui disent que la place de la femme, c’est à la cuisine et tout, et que les hommes, ils doivent partir travailler. Ça ne se fait pas tout ça !” Brut a interrogé plusieurs enfants et adolescents ayant entre 8 et 19 ans. Et voici ce qu’ils pensent de l’égalité fille-garçon. “Les garçons, ils trouvent que les filles, c’est leur boniche. Ils disent ‘va me chercher ça et nananinanana…’”, explique Ariana, 8 ans ». Voici leurs réponses ».

***

BIBLIOGRAHIE, SITOGRAPHIE, CITATIONS

Dans cette rubrique : Des textes, des citations tirées de livres ou de sites, à lire et partager. Cliquer ici pour aller sur la Page en haut du site et accéder à tous les documents archivés.

***

Quand l’école de Jules Ferry découvre l’inégalité sociale…

TRIBUNE. Raymond Millot, auteur d’ École ouverte, Recherche-action, Société éducatrice , critique les outils avancés par l’Éducation nationale pour réduire les inégalités à l’école. Texte de 2014 : rien n’a changé !

Copie d’écran : le groupe scolaire de la Villeneuve de Grenoble avec son projet d' »école ouverte » en 1970 jusqu’en 2000.

« Vincent Peillon n’ignorait rien du rôle de l’école dans la reproduction sociale, mais ne pouvait (ne voulait ?) le dénoncer. Sa «refondation» semblait néanmoins promettre une rupture avec l’école de Jules Ferry. Ainsi, dans son livre consacré au sujet, il condamnait cette «école pensée comme machine à trier» , ce lieu de «production de l’échec [par] institutionnalisation de la compétition et de la souffrance de beaucoup de nos enfants…» . Il maintenait «l’idée de socle commun de connaissances, de compétences et de culture» , mais tenait à «bien le distinguer d’une approche économiste […] qui voudrait réduire la scolarité à une simple préparation au marché du travail […] sorte de Smic éducatif» . Il entendait donner aux élèves «les moyens de se préparer au monde qui est le leur […], [de développer] la capacité à travailler par projet, à concevoir, à coopérer, à communiquer, à inventer, à créer» .

«Pourtant, aujourd’hui, malgré tous ses succès et le dévouement des personnels de l’Éducation nationale, la promesse républicaine qu’incarne l’école est mise à mal.« .

Lire l’article ici.

***

Les inégalités filles-garçons vues par les enfants

“Il y a plein de gens qui disent que la place de la femme, c’est à la cuisine et tout, et que les hommes, ils doivent partir travailler. Ça ne se fait pas tout ça !” Brut a interrogé plusieurs enfants et adolescents ayant entre 8 et 19 ans. Et voici ce qu’ils pensent de l’égalité fille-garçon. “Les garçons, ils trouvent que les filles, c’est leur boniche. Ils disent ‘va me chercher ça et nananinanana…’”, explique Ariana, 8 ans ». Voici leurs réponses ».

***

Les esprits formatés… et les autres !

Dans notre collectif et ce site, nous militons ardemment pour que l’Education cesse de formater les enfants et les jeunes. Pourquoi ? Arguments d’Edgar Morin.

Tweet ce matin d’Edgar Morin, sociologue et philosophe réputé, bientôt 102 ans le 8 juillet 👍 tweete presque tous les jours.

Son dernier tweet il y a 17 h :

***

« L’adolescence ou le deuil des possibles »

« A quinze ans, j’étais fatigué de vivre. Sans doute faut-il être si jeune pour se sentir si vieux…

De quoi souffre-t-on à quinze ans?

De ça, justement: d’avoir quinze ans. De ne plus être un enfant et pas encore un homme. De nager au milieu du fleuve, une rive quittée, l’autre non rejointe, buvant la tasse, coulant, remontant, luttant contre les tourments du courant avec un corps nouveau qui n’a pas fait ses preuves, seul, suffoqué.

Violents, mes quinze ans, rudes. La réalité frappe, entre, s’installe et trucide les illusions. Gamin, je pouvais me rêver mille destinées – aviateur, policier, prestidigitateur, pompier, vétérinaire, garagiste, prince d’Angleterre -, m’imaginer de nombreuses apparences – grand, fin, trapu, musclé, élégant -, me doter de talents variés – les mathématiques, la musique, la danse, la peinture, le bricolage -, m’attribuer le don des langues, la facilité pour le sport, l’art de la séduction, bref, je pouvais me déployer dans tous les sens puisque je n’avais pas encore de réalité. Qu’il était beau l’univers, tant qu’il n’était pas vrai… Quinze ans, voilà que mon champ d’action se rétrécissait, les possibles tombaient comme des soldats à la guerre, mes rêves aussi. Charnier. Massacre. Je marchais dans un cimetière de songes. »

(« Ma vie avec Mozart » – Eric-Emmanuel Schmitt) – Ma vie avec Mozart est un roman épistolaire d’Éric-Emmanuel Schmitt sorti en 2005.

  • A l’heure actuelle, ces propos sur l’adolescence doivent s’accompagner d’une réflexion sur l’éco-anxiété, la dépression voire les tentatives de suicides chez de nombreux jeunes (et même chez des enfants). Ecouter la jeune Nochka qui a présenté « L’Enfer » de Stromae dans The Voice 2023.

***

Apprendre la langue française et la lecture

A méditer pour l’apprentissage de la lecture : Ce qui justifierait qu’il ne faut pas tout miser sur le déchiffrage, la syllabique pour apprendre à lire mais qu’il faut considérer que les mots sont en contexte au milieu d’autres mots dans des phrases (un texte aussi…) qui donnent le sens.

***

Offrir à tous les jeunes…

Un livre : Yann Arthus-Bertrand. Maintenant ! Agir rend heureux », Saltimbanque édition, 2021.

« Tout au long de ce livre, je vous invite une nouvelle fois au voyage avec des images extraordinaires des plus belles régions du monde. Mais cette fois-ci, je vous raconte une histoire unique, magnifique : la vôtre. Celle de l’humanité et de son incroyable succès »[…] « Nous disposons tous d’atouts indéniables pour préserver la planète : notre intelligence et notre capacité à coopérer […] « Ce n’est pas la Terre que nous devons faire mourir. C’est notre vision du progrès. »

***

« 100 ans d’éducation nouvelle

Répondre aux défis éducatifs et sociaux de notre temps »

Michel Baraër, Michel Neumayer, Sophie Reboul, Etiennette Vellas, L’Éducation nouvelle. Répondre aux défis éducatifs et sociaux de notre temps, Chronique sociale, 2022.

« […] ouvrage réalisé par le GFEN à l’occasion des 100 ans de l’Education nouvelle et du GFEN. Le livre présente les principes de l’Éducation nouvelle et les démarches concrètes qu’elle veut mettre en œuvre dans les classes. Né de la coopération de pédagogues de différents pays, l’ouvrage met en lien action éducative et transformation sociale. Il donne une large place aux pratiques du changement. Il revient sur les apports de l’Éducation nouvelle au débat éducatif. Et il revient aussi sur les 100 ans du GFEN ».

***

Histoire. Une journée fasciste : Célestin et Elise Freinet

« Une journée fasciste, Célestin et Elise Freinet, pédagogues et militants » Laurence de Cock, Agone, 232 p., 2022.

« Freinet : pédagogie ou politique ? Les deux ! C’est ce que montre Laurence De Cock dans son dernier ouvrage : « Une journée fasciste, Célestin et Elise Freinet, pédagogues et militants ». Sans appel et sans hagiographie. Et, ça décoiffe, mais avec compréhension. Ce livre commence par le récit, très documenté, de la journée du 24 avril 1933″.

Freinet cité par Laurence de Cock : « A la soif de posséder, au désir de dominer par la force, qui réglementent aujourd’hui l’action sociale, correspond un état d’âme équivalent à l’école ; le capitalisme de culture. Etendre sans cesse le domaine de la connaissance, hypertrophier le savoir, croyant développer ainsi le pouvoir vital de l’homme ; se désintéresser donc des forces spirituelles et de l’harmonie sociale qui pourraient assurer le bonheur humain ; telles sont les caractéristiques de l’école capitaliste actuelle » (article paru dans « Clarté » en juin 1924).  Claude Lelièvre, historien de l’Education dans Médiapart.

Lire aussi cette présentation sur le site de l’éditeur Agone.

***

PAROLES ET MUSIQUES

Cliquer sur les titres des chansons… Ces paroles et musiques sont mises en relation avec les thèmes que nous traitons dans ce site.

***

HK et les Saltimbanques

avec le choeur des enfants

« Petite terre »

[…] « Se pourrait-il que l’on se souvienne
Tu es l’horizon et le ciel
L’eau que l’on boit à la fontaine
Notre sol et notre sel
Pour toi je ne m’en fais pas tant
Tu en verras bien des printemps
Car il pleuvra comme il a plu
Quand les humains auront vécu » […]

Sur ce site les paroles

***

HK et les Saltimbanques : « Le début de notre monde »

« C’est la fin de leur monde, le voilà qui chancelle

 N’attendons pas qu’il tombe pour voler de nos propres ailes

 Le plus beau des voyages, un aller sans retour

Sans larmes et sans bagages, sans errance et sans détour »

Sur ce site les paroles

***

OrelSan « L’odeur de l’essence »

[…] « Aucune empathie, tout est hiérarchique
L’école t’apprend seulement l’individualisme
On t’apprend comment faire d’l’argent, pas des amis » […]

« On s’crache les uns sur les autres, on sait pas vivre ensemble
On s’bat pour être à l’avant dans un avion qui va droit vers le CRASH« 

Sur ce site, les paroles…

***

Stromae « L’Enfer »

La dépression mise en musique par Stromae. Commentaire de quelqu’un après le clip officiel : « C’est douloureux de retraverser ces émotions, mais c’est une vraie libération de se sentir compris ».

Voir l’édito de Mars 23 :  » La bifurcation que nous proposons, doit aujourd’hui se préoccuper de l’état alarmant de nos enfants […] « le nombre de dépressions s’accroît significativement  chez les 18/24 ans, des tentatives de suicide même chez les enfants ».

Sur ce site, les paroles

***

ILS L’ONT FAIT

En 2020

« RÉSISTONS ENSEMBLE, POUR QUE RENAISSENT DES JOURS HEUREUX« 

Le 13 Mai 2020 a été créé le Conseil National de la Nouvelle Résistance CNNR Voir la vidéo.

En ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, nous publions RÉSISTONS ENSEMBLE, POUR QUE RENAISSENT DES JOURS HEUREUX – un ouvrage préfacé par Denis Robert qui nous propose les contributions d’une quarantaine de personnalités. Un texte pour apprendre d’hier pour agir demain. Disponible gratuitement ici. Téléchargeable.

Préface de Denis Robert : « Tout est parti d’un vieux militant Raymond Millot, 93 ans, qui rêvait de refaire le coup « des jours heureux ». Il nous a écrit et envoyé un texte […] Il parle d’un projet visant à repenser le modèle éducatif. […]
Denis Robert est écrivain, journaliste et réalisateur de documentaires. Spécialiste de la lutte contre la criminalité financière, il est notamment connu pour son enquête sur la société Clearstream. Il est depuis 2019, le directeur de la rédaction du Média. Artiste prolifique, il est aussi plasticien et l’auteur d’une dizaine de romans et autant d’essais. »

Raymond Millot se définit lui-même comme libertaire, féministe, internationaliste, autodidacte. Il a été charpentier, électricien, agent technique, instituteur (école expérimentale), conseiller pédagogique, coordinateur de la recherche-action (école ouverte/société éducatrice) à La Villeneuve de Grenoble. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : Une voie communautaire ; Émancipation, avenir d’une utopie, et co-auteur de : Émancipation, avenir d’une utopie, et co-auteur de : À la recherche de l’école de demain ; Écoles en rupture ; Vivre à l’école en citoyen. 

Cliquer ici pour accéder au site du CNNR (Conseil National de la Nouvelle Résistance).

« Déclaration » du Conseil National pour la Nouvelle Résistance, CNNR, point 5 : « Les biens communs sont l’air, l’eau, la biodiversité, la santé, l’éducation».

27 mars 2020 : Tribune essentielle

18 organisations syndicales, associatives et environnementales signent une tribune  « Plus jamais ça ! Préparons le « jour d’après » Lire ici.

***

Où en sont les écoles expérimentales aujourd’hui ?

Des photos et images d’expériences alternatives, de projets émancipateurs. Voir aussi dans la Page du site : « Innovations »

et dans la Page du site : Recherche-action.

***

Les écoles (et collège) de la Villeneuve de Grenoble

Des expérimentations ont été réalisées à l’intérieur du système éducatif et du Service public depuis plusieurs années. Certaines n’ont pas résisté à la pression de l’administration et ont disparu comme les écoles de la Villeneuve de Grenoble (avec un collège) qui ont vécu des années soixante-dix aux années deux mille. Et ce, malgré les éloges de l’administration qui n’était pas à une contradiction près comme on le voit sur ce document où sont énoncées les conditions propices à une transformation réelle de l’Ecole, qui peuvent être encore utiles aujourd’hui. Ces éloges ( exceptionnels) venant de l’institution témoignent du fait qu’il ne s’agit pas d’un mythe :

***

L’école Vitruve à Paris

Certaines innovations sont toujours vigoureuses comme l’école Vitruve à Paris : on peut lire sur la page d’accueil de son site « L’école Vitruve est une école publique un peu particulière. Basée sur un fonctionnement par projets, elle a pour objectif de permettre à chaque individu qui la compose, enfant comme adulte, de trouver sa place et d’agir dans le collectif. Sa devise : C’est à plusieurs qu’on apprend tout seul ».

« Située dans le 19ème arrondissement, cette école publique est une « expérimentation, qui veille à se remettre en question et à se renouveler, et qui demeure hors norme, atypique et originale ». Une originalité qui porte sur l’organisation pédagogique de l’école et sur la coopération avec les partenaires du système éducatif dans le but de mieux lutter contre l’échec scolaire. Son évaluation, menée entre mars 2018 et juin 2019, doit permettre le renouvellement du statut particulier de cette école ô combien atypique… » Sur le site du Café Pédagogique (cliquer sur la photo).

Ecole Vitruve à Paris

L’école Vitruve participe depuis plusieurs années à la FESPI (fédération des établissements scolaires publics innovants).

Yves Reuter : « […] au travers des études qui existent, les résultats quant aux apprentissages purement scolaires sont au moins identiques aux autres écoles. Là où les résultats sont nettement meilleurs, c’est au niveau des compétences psycho-sociales et de citoyenneté. »

« Il ne s’agit pas d’uniformiser, mais de faire bouger l’éducation nationale et d’encourager différentes initiatives prises sur le terrain. Et puis surtout, il faut former les enseignants. Bien souvent en France, on reforme mais on ne forme pas. Quand on veut généraliser trop vite, quand les enseignants ne sont pas convaincus, cela ne marche pas.  Il faut faire connaître ce type de pratiques pour que les gens s’en inspirent, il faut socialiser. Chacun en fera ce qu’il souhaite. »

Rapport d’Yves Reuter.

Lire ici « En sortant de l’école » de Jean Foucambert sur l’école Vitruve.

***

Le lycée auto-géré de Paris

Le lycée autogéré de Paris (LAP) est un lycée expérimental créé en 1982 sous le ministre de l’Éducation nationale Alain Savary. Des enseignants et des jeunes en sont les fondateurs. Il a été créé pour offrir une alternative à la pédagogie traditionnelle.

***

Le collège Clisthène

Le collège Clisthène à Bordeaux date de 2002.

***

En Belgique

Il faut retenir les expériences belges des écoles publiques sous la houlette de l’inspecteur Charles Pepinster.

Septembre 2020 : Une septième école publique à pédagogie du chef-d’oeuvre en Belgique

Une école publique au-delà de Montessori, Decroly, Freinet …

Un livre pour en savoir plus : « Du chef-d’oeuvre pédagogique à la pédagogie du chef-d’oeuvre » Ed. Chronique Sociale, éditions du GBEN collectif 

***

Lire ici le compte rendu de toutes ces innovations.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s