L’éducation est un bien commun
Nos enfants et nos petits-enfants vont devoir vivre dans le monde du réchauffement climatique… et être en capacité d’y faire face.
L’idée de Bien Commun n’est pas une utopie
Une « expérience » d’ampleur significative a partiellement concrétisé cette idée..
De 1965 à 1983, la majorité politique grenobloise était très influencée par le PSU et le christianisme social. L’agence d’urbanisme avait, sous son impulsion, engagé la construction d’un quartier neuf audacieux qui a ouvert ses portes en 1972. Les idées d’autogestion, de décloisonnement était dans l’air du temps. Le souffle de 68 avait ébranlé les bureaucraties. Diverse personnalités avaient soutenu l’idée « d’ouverture » matérielle et pédagogique des cinq groupes scolaires et du collège (CES) du quartier et le projet d’en faire un objet de recherche. Des coordinateurs avaient été choisi-e-s par l’INRP (institut national de la recherche pédagogique) et avaient préparé l’accueil des habitants.
On dirait aujourd’hui que des conditions étaient réunies pour envisager un changement de paradigme incluant le domaine éducatif. Premier parallèle avec notre hypothèse BienCommun.
Les coordinateurs ont alors lancé un appel public visant à associer les citoyens à la définition des objectifs du projet éducatif. Le parallèle avec une Convention Citoyenne peut être établi du fait que chaque citoyen-ne avait une voix, y compris les coordinateurs, que les associations partis et syndicats ne pouvaient revendiquer un monopole en évoquant leur « représentativité », ce qui a provoqué des indignations, des retraits mais a permis à des commissions de se constituer, de travailler librement pendant plusieurs mois et d’élaborer un projet de charte définissant les grandes lignes des objectifs , ce dans tous les domaines culturels, sportifs, médicaux, éducatifs, sociaux. Des appels à des volontaires pour les expérimenter ont ainsi pu être lancés et réunir les conditions favorables à leur réalisation. Dans le domaine scolaire un statut expérimental en a permis l’utilisation et a été la source d’une forte hostilité syndicale et administrative. Le parallèle est également possible si l’on suppose que le changement de paradigme doit traverser une période de transition ( avec enthousiasme et hostilités).
Cette réalisation a duré de 1972 à 2000. Un livre, « UNE VOIE COMMUNAUTAIRE : les écoles de la Villeneuve de Grenoble » y a été consacré en 78 dont le titre est à rapprocher de « bien commun ». Une brochure « Apprendre autrement dans les écoles de la Villeneuve » a été préfacé en 87 par un Inspecteur d’Académie très exceptionnel (J.M. Laureau), en 1997 une équipe a publié « Vivre à l’école en citoyens ». Cette « recherche-action » très productive a duré 28 ans. En 2000 les principaux animateurs des équipes sont partis en retraite ( depuis longtemps les postes étaient remis « au mouvement » mais la charte restait respectée dans ses grandes lignes). En 2013, quand il était encore possible de se faire des illusions sur un pouvoir « de gauche » une analyse de l’expérience a fait l’objet d’une dernière brochure en l’espoir de la voir reprise et multipliée. Le ministre Vincent Peillon avait commis un livre « Refondons l’école » qui permettait cet espoir. On connaît la suite…
L’hypothèse bien commun, qui va être explorée dans le Chantier AN 01, peut s’en nourrir. Raymond Millot 24/11/20

« Eloge des Communs »
Patrick Pharo vient de publier « Eloge des communs » aux PUF en mars 2020. Il est interviewé sur le site Non fiction. Patrick Pharo est un sociologue français
« Non fiction : Vous approfondissez dans ce livre le diagnostic que vous aviez porté sur la société actuelle dans votre précédent ouvrage, Le Capitalisme addictif (PUF, 2018), en montrant que la fabrication d’addictions à des fins commerciales, amplifiée par les technologies numériques, qui caractérise selon vous le capitalisme actuel, a contribué à éroder chez les individus tout sentiment de communauté, ou tout au moins de communauté élargie. » […] Lire la suite ici.
Pliage, dépliage, repliage
Texte de Gérard Delbet
1/ Mettre en scène et en œuvre l’éducation bien commun, comment ?
L’éducation comme bien commun ne peut être qu’autonome des systèmes étatiques et marchands. Sur quelles réalités faire reposer nos propositions ? Sur quels concrets, quels lieux ? Autrement dit : quels peuvent être les lieux de l’éducation ?
L’école, l’éco-quartier, l’éco-région… » […] Lire la suite
Hors des geôles de jeunesse captive
Sortir l’éducation de la classe, lieu clos, pour réaliser l’école, est notre premier pas (cf Pliage, repliage, dépliage).
Nous avons déjà ouvert la porte dans l’épisode précédent, nous avons vu qu’il était possible et enrichissant de la laisser ouverte, de perdre la clé, d’entrée en porosité avec les autres, de rebondir de classe en classe, d’adultes & d’enfants, de faire la classe à deux puis trois puis davantage, se passer de direction pour établir une coordination annuelle tournante qui a autant de sens, réaliser le lieu « école » comme lieu d’habitation de nos projets, de nos apprentissages mutuels et de nos initiatives. […] Lire la suite.