Système éducatif

Le rêve de Jaurès

Publié par Nadine Lanneau, professeure documentaliste

En 1886, Jean Jaurès redoutait une évolution qui explique, en partie, l’état du système « Dans quelques années, quand la plupart des écoles nécessaires auront été construites, demain, quand les maîtres seront payés par l’État, quand le souvenir des sacrifices consentis par les communes et des droits que ces sacrifices leur conféraient aura disparu, que verrons-nous ?, je le crains » […] Lire la suite

L’école de Jules Ferry, le Conseil National de la Résistance et le plan Langevin-Wallon

Publié par Nadine Lanneau, professeure documentaliste

« Le CNR pensait à la formation de la jeunesse. Le plan Langevin Wallon en témoigne. Il entendait réformer le système instauré par Jules Ferry, considérant possible « que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles, […] que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance, mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires ». L’expérimentation impulsée, interrompue en 1947, a pu montrer l’intérêt des « méthodes actives». Malheureusement, le processus de sélection/exclusion s’est poursuivi et l’on constate aujourd’hui que les « apports populaires » reculent au profit des beaux quartiers. » […] Lire la suite.

Le système vu par ceux qui le subissent

Pédagogues et « républicains » s’écharpent pour le bien des enfants. Ceux-ci n’ont pas les moyens d’exprimer leur point de vue. Certains d’entre eux devenus jeunes adultes au Lycée Le Corbusier d’Aubervilliers (93) ont pu le faire d’une manière décisive. Passionnant […] Lire la suite ici.

Scénario pour changer de système

Vers une organisation fédérale de l’enseignement, il nous faut penser les questions d’articulation à l’échelle nationale : Notre idée phare: instituer un « Conseil constitutionnel de l’Education », garant de « l’intérêt supérieur de l’enfant » et du respect de la Convention internationale des Droits de l’Enfant. Il serait composé de membres élu.e.s par toutes les instances représentatives concernées par l’éducation, […] Lire la suite ici

«Pour faire face aux évènements dramatiques qui vont accompagner le changement climatique, il importe de faire de l’éducation et la recherche une priorité».

LA POLITIQUE EDUCATIVE

1. doit être indépendante du pouvoir politique qui en a fait jusqu’à ce jour un moyen de conditionnement de l’opinion et de perpétuation de l’ordre social, des dominations de toutes sortes

2. doit valoriser le potentiel de chaque individu et ses aptitudes à coopérer afin que l’ensemble des citoyens soient en mesure de contribuer aux adaptations et aux changements radicaux nécessaires. […] Lire la suite

Idée folle pour réinventer l’école

Publié par l’AFL

La crise des banlieues, mais aussi la vie quotidienne dans les établissements scolaires, et surtout la désaffection de tous pour un savoir devenu utilitaire pour les uns, excluant pour les autres, sont des signaux d’alarme auxquels ne peuvent répondre des annonces aussi démagogiques que dérisoires : restaurer «l’autorité», dénoncer la méthode «globale», dépister les comportements délinquants dès le plus jeune âge, mettre les récalcitrants en apprentissage et au passage supprimer le «collège unique»…[…] Lire la suite.

Le diplôme est fait pour ceux qui ne l’ont pas

Publié par Michel Foucault en 1975

Sur le savoir qui devrait être comme le disait Rabelais, un « gay savoir » qui donne envie d’apprendre, le rôle des parents générateurs d’angoisse chez leurs enfants mais aussi angoisse généralisée à tous les étages, sur le diplôme et sa fonction de classification et d’exclusion. […] Lire la suite.

Sortie triomphante d’un pénible paradoxe

Publié par Charles Pépinster GBEN

Les professeurs pourraient-ils cesser d’avoir deux fonctions antinomiques : faire apprendre avec bienveillance et ensuite sélectionner ? Caresser puis gifler ? […] Lire la suite.

L’Haccourt des enfants

Par Charles Pépinster GBEN

L’Edition « Visé Magazine » de juin 2020 présente la future école communale d’Education nouvelle d’Haccourt dans la commune belge d’Oupeye près de Visé, en province de Liège : Remarques d’un membre du Groupe Belge d’Education Nouvelle (GBEN) pour comprendre le contexte. […] Lire la suite.

Apport du Ministre J. M. Blanquer à notre réflexion

Par Martin Liber

Education Bien Commun ? Le Ministre Blanquer apporte le 31 juillet une contribution particulière à notre réflexion : L’enfant constitue un bien commun qui doit être régi, comme n’importe quel autre bien, selon les règles qui ont fait leurs preuves dans l’industrie et le commerce. Il importe que le produit qui sort des écoles passe par toutes les étapes rationnelles de la production et subisse un contrôle systématique et rigoureux pour lutter contre le nombre inacceptable de rebuts, héritage d’un demi-siècle de laxisme irresponsable. […] Lire la suite.

La politique scolaire de Jean-Michel Blanquer

par Daniel Amedro Inspecteur d’académie à la retraite

Alors que la rentrée scolaire approche, il me paraît utile de nous intéresser à la politique scolaire de Jean-Michel Blanquer. Cette politique se déploie, depuis trois ans, dans un grand nombre de directions avec beaucoup de détermination, et en bravant non seulement le mécontentement des enseignants, mais aussi celui – croissant – des parents. […] Lire la suite.

Pour une école de l’entraide et de la coopération

Par Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves) et Philippe Meirieu, professeur émérite en Sciences de l’Education

Pourquoi ne pas faire le pari de la «pédagogie coopérative» dès la rentrée prochaine et développer systématiquement, de la maternelle au lycée, les classes multiniveaux ?Depuis le 17 mars, plus de 12 millions d’élèves ainsi que plus d’1 million de personnels de l’Education nationale ont fait face à une situation complètement inédite. Cette période de confinement a mis en évidence les terribles inégalités qui frappent les familles et leurs graves répercussions sur la réussite scolaire de leurs enfants. Mais elle a également révélé un autre phénomène : […] Lire la suite.

« Il faut rentrer dans le rang, maintenant ! »

Daniel Amedro, ancien Inspecteur d’académie fait la recension du livre « SOS ECOLE UNIVERSITE, Pour un système éducatif démocratique », paru aux éditions du croquant en mai 2020 sous la coordination de Martine Boudet. Nous retiendrons ce passage où l’on voit que l’école, les personnels, du primaire au lycée sont sous pression :

Le cas d’Alain Refalo, désobéisseur et résistant du primaire « III – Que faire face à cette « stratégie du choc » ? Alain Refalo (initiateur du mouvement des professeurs du primaire en résistance pédagogique) montre que – nonobstant la répression de l’administration – la résistance pédagogique est possible, […] Lire la suite.

En Belgique… partout !

Rentrée 2020 : par Ch. P. pepinstercharles@yahoo.be (GBEN)

Des écoles à pédagogie du chef-d’œuvre ont trouvé un terrain favorable en Belgique pour se développer en toute légalité surtout dans l’enseignement public.

Est-ce réaliste et réalisable partout, même en France jacobine, dans l’opulent Luxembourg, chez les petits Suisses, dans le jolie Tunisie, au pays des Daciens, en Amazonie bolivienne ?

Tendez l’oreille et jetez un œil, je vous explique le lien. […] Lire la suite.

Pour l’école du futur. Rien ne pourra plus être comme avant ? Il serait grand temps de changer de stratégie

par Pierre Frackowiak, Inspecteur d’école maternelle et élémentaire à la retraite

Nous vivons actuellement des moments extraordinaires qui devraient logiquement conduire les responsables politiques, syndicaux, associatifs, à changer de stratégie pour envisager l’indispensable refondation de l’école. Pour la première fois depuis l’après-guerre, tout le monde est d’accord pour dire que « rien ne pourra plus être comme avant », qu’ « il y aura forcément un avant ceci ou cela, et un après ». Et pourtant, rien ne change, et pire, tout est fait pour que rien ne change. La frilosité et la peur des ruptures nécessaires anesthésient toutes les énergies. […] Lire la suite.

Lettre de Jean Jaurès aux instituteurs et institutrices

Par Jean Jaurès

La lettre de Jean Jaurès a été publiée le 15 janvier 1888 dans le journal La Dépêche Journal de la Démocratie du Midi. On peut la lire ici sur le site de Gallica.

Voici le texte plus lisible :« Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. […] Lire la suite.

Eduquer en Anthropocène

Par Karine Ennifer

Recension du livre « Eduquer en Anthropocène« , sous la direction de Nathanaël Wallenhorst et Jean-Philippe Pierron, Editions Le bord de l’eau, 2019.

Nous avons là un recueil de textes de haut vol, avec la collaboration aussi de Pierre Léna, professeur émérite, membre de l’Académie des sciences. Les auteurs (et autrices) sont Professeurs d’Université, ou à tout le moins agrégés, chercheurs, que ce soit en philosophie, en sciences, sciences de l’éducation, économie politique, anthropologie, psychosociologie… […] Lire la suite.

De l’alphabétisation à la lecturisation

Par N.L avec un texte de Jean Foucambert

A l’heure où le ministère de Jean-Michel Blanquer fait réaliser des guides pour l’enseignement de la lecture alphabétique en CP et expérimente un nouveau manuel avec une nouvelle méthode dans plusieurs académies, pour l’imposer à tous les CP (?!), donc selon les observateurs, amorce un grand retour en arrière, il peut être intéressant de revenir sur la façon dont l’école primaire a alphabétisé les élèves dès sa création et les alphabétise encore dans un système éducatif dont tous les éléments constitutifs tournent autour de cette classe majeure puisque le ministre s’en préoccupe tant, le CP. Cette alphabétisation qui a fait ses preuves pour donner des rudiments d’écrit de base depuis sa création au XIX° siècle sous Jules Ferry à des générations de petits paysans, est-elle encore efficace dans notre société du XXI° siècle quand tous les élèves vont maintenant à l’école obligatoire jusqu’à 16 ans et ont un enseignement commun au collège ? Quand on observe que de nombreux élèves déchiffrent encore à l’entrée en sixième quand ils devraient lire donc comprendre, – et cela les suivra tout au long de leurs études -, que des évaluations de PISA et PIRLS mesurent au niveau international que les compétences dans les langages, autant l’écrit, la lecture que les mathématiques sont de plus en plus en baisse d’années en années en France. Ne doit-on pas enfin former les élèves dès le primaire à la véritable lecture, passer de l’alphabétisation à la lecturisation qui nous le verrons ci-dessous, est seule capable de faire accéder à la véritable compréhension des langages ?. […] Lire ici

L’école, en sortir pour s’en sortir

Publié par Pierre Frackowiak

La situation dramatique qui s’impose brutalement, de manière imprévisible, à la société et donc à l’école, nous laisse démunis, tantôt acteurs, tantôt complices du désastre. On s’habitue au mouvement de balancier que rien ne perturbe et au jeu des alternances qui fait que c’est toujours la faute de l’autre. Chacun met toujours un voile sur ses propres carences quand il était au pouvoir ou en responsabilité, à tous les niveaux et dans tous les domaines. Le spectacle en est affligeant et désespérant. Les drames et les catastrophes provoquent des prises de conscience et des remises en cause passagères, éphémères, très vite enfouies au fond des tiroirs de l’oubli afin de ne déranger personne.

Ce n’est pas encore demain, alternance électorale ou pas, que l’on reverra dans les manifestations des banderoles portant les beaux slogans de mai 68 : changer l’école, apprendre à apprendre, ouvrir l’école sur la vie, parents / enseignants co-éducateurs , l’imagination prend le pouvoir, etc. […] Lire la suite.

« Alertez les bébés ! Le massacre des Innocents continue… »

Publié par Eveline Charmeux

Au secours, le grand Higelin ! Les bébés de trois ans vont être fichés désormais. Certes, on ne les tue pas encore… Qu’on se rassure, ça viendra ! Un questionnaire est prévu, qui rappelle des souvenirs qu’on croyait appartenir à un passé révolu.
Mais non ! L’inhumain est toujours là… L’inhumain… C’est bien ce qui caractérise notre époque, et sur ce point l’école n’est pas en retard. On croyait qu’avec la note sur le programme de la maternelle, on avait atteint le sommet… Pas du tout ! Ils sont formidables : ils ont trouvé pire. Est prévu, en effet, un questionnaire destiné aux enfants entrant à la maternelle, justifié ainsi par la DEPP :
Nous avons choisi de commencer le nouveau panel en maternelle car désormais l’instruction est obligatoire à 3 ans et on voit bien que, par exemple, les inégalités sociales sont déjà très fortes en termes scolaires en début de CP et c’est donc très important de suivre des parcours dès l’entrée en maternelle. » […] Lire la suite.

Education : changer de paradigme

Publié par Raymond Millot

Les « communs »

Diverses collectifs et personnalités, évoquent les communs et en y intégrant l’éducation. (1) Leurs déclarations justifient les raisons d’être de notre site.

Pourquoi, comment ? Il importe d’exprimer nos réponses à ces questions ! Ce n’est peut-être pas un hasard si la réflexion qui suit s’opère dans une période révolutionnaire, celle de «  Me too » et « Me too inceste » celle qui ouvre le procès du patriarcat

Des anthropologues ont décrit les évolutions du statut de l’enfant. Il conviendra d’en tirer profit.

Voici mes propre constats :[…] Lire la suite.

L’ignorance programmée

Publié par Laurent Carle dans le blog d’Eveline Charmeux

Eveline Charmeux sur son blog publie un texte du psychologue Laurent Carle  » Notre ami Laurent Carle a regardé très attentivement le reportage diffusé sur Arte le 16 février, « La Fabrique de l’ignorance » dans l’industrie aujourd’hui.
Il nous envoie ce matin les réflexions que ce document lui a inspirées. Certaines similitudes avec ce qui se passe à l’école l’ont frappé… »

« J’ai regardé « La fabrique de l’ignorance » sur Arte.
On y montre un prix Nobel mettre sa notoriété au service de l’industrie chimique qui fabrique des plastiques en bisphénol A.

Ce que j’ai entendu sur les rapports entre la science, les multinationales de l’industrie, les scientifiques auteurs de travaux de diversion au service de celle-ci, l’idéologie qui réunit croyances et superstitions y compris chez les scientifiques, est transposable aux rapports entre la pédagogie, l’école à la française, les gardiens du temple, la science de diversion dite neuroscience, les groupes de pression et l’idéologie dominante dans les cerveaux enseignants.
L’industrie empoisonne les corps, l’école, les esprits. […] Lire la suite.

Haccourt, école belge à pédagogie du chef-d’œuvre

Publié par Christelle Fosséprez (f.christelle@icloud.com) 10/03/21

Haccourt, école fondamentale communale belge à pédagogie du chef-d’œuvre, en milieu socio-économique peu favorisé a bien évolué depuis la rentrée de septembre, où elle a été créée.

Elle correspond à l’école primaire (maternelle et élémentaire et au collège jusqu’en troisième, en France. Mais les différences sont immenses.

Voici des nouvelles après quelques mois passés au sein du projet : les choses se mettent en place petit à petit et nous pouvons déjà observer les bienfaits liés à la suppression de la compétition en faveur de la solidarité et du dialogue. […] Lire la suite.

Vers une école écologique, sociale, solidaire, émancipatrice

Publié par Pierre Prim, Professeur d’Eps à Béziers. Formateur 

Les crises climatiques, économiques et sanitaires que nous vivons et qui se succèdent avec de plus en plus d’ampleur nous rappellent combien il est nécessaire de repenser notre monde.

Ecologues, anthropologues, médecins, sociologues, économistes,… soucieux des biens communs : tous et toutes alertent quant à un changement de paradigme à opérer si nous ne voulons pas vivre un changement brutal du monde dans lequel nous vivons.

Cette pandémie due au Covid 19 pourrait être l’une des étincelles embrasant notre monde actuel globalisé, se répandant sur les sphères économiques, financières, sociales, politiques, climatiques et sanitaires. Un autre monde pourra émerger mais notre peur tétanisante de nous engager dans un chantier d’une telle ampleur freine nos initiatives et l’urgence avec laquelle nous devons, toutes et tous répondre .

Pour autant il est urgent de :

  • sortir de ce monde néolibéral dépendant des énergies fossiles, qui détruit le vivant par sa négligence de la biodiversité et qui prive Femmes et Hommes de leurs biens communs. […] Lire la suite.

Stop aux grilles comportementalistes !

Par le groupe éducation CNNR

Pas de mise en cases des enfants de 2/3 ans.

La maternelle n’est pas le lieu de vie et d’accueil que l’on aimerait imaginer. Même la pandémie n’aura pas permis de stopper la mise en cases d’enfants de 2/3ans. Tout se passe pour la DEPPla Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance comme si justement rien ne se passait, comme si rien ne pouvait faire réfléchir différemment, rompre avec les évaluations systématiques alors que la crise sanitaire a déjà bien affecté les familles et leurs enfants. Impossible pour la DEPP de prendre conscience que le monde ne peut plus se voir à travers des cases. Pour emprunter la route de la performance, il faut s’y prendre tôt ! Et cette année, être encore plus performant dans l’évaluation ! […] Lire la suite.

Ci gît la maternelle

Par Serge Herreman de l’AFL (Association Française pour la lecture)

« Quel projet politique a été mené avec une détermination sans faille sans tenir compte d’aucune remarque depuis trois ans ?

Comment comprendre qu’une avalanche d’affirmations péremptoires et de préconisations arbitraires qui lui sont liées n’ait provoqué que de la sidération ?

On l’aura compris, je fais référence à la révolution éducative conservatrice à laquelle nous assistons depuis 2017.

On l’aura compris également, je m’étonne de l’apparente facilité avec laquelle se réalise une opération d’atteinte à des principes fondateurs (dont la liberté pédagogique). Constater que le ministre actuel rejoint la cote de popularité de Claude Allègre, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement Jospin de 1997 à 2000, ne rassure pas pour autant sur le pouvoir des « acteurs de terrain » à se mobiliser. La faute n’en revient pas (seulement) à la pandémie. En témoigne notamment la désertion des mouvements pédagogiques. » […] Lire la suite.

Changement de paradigme expliqué par Michel Lussault en 2016

Exposé de Michel Lussault commenté par Raymond Millot et Nadine Lanneau

2016 : gouvernement Hollande, avec comme ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem qui a annoncé des réformes pour transformer le système éducatif. Michel Lussault a été nommé par la ministre Najat Vallaud-Belkacem Président du Conseil Supérieur des programmes(CSP), organisme mis en place par Vincent Peillon en 2013, chargé de superviser la refonte des programmes scolaires. Ci-dessous, commentaire de l’exposé fait en mai 2016 par M. Michel Lussault qui s’adresse à un parterre de chefs d’établissement qu’il s’agit de mobiliser.

Déjà une petite révolution :

« Par le « choix volontaire de représenter l’intérêt général et non l’avis des experts », le CSP consacre une rupture radicale avec la pratique centenaire qui confiait la rédaction des programmes scolaires aux Inspecteurs Généraux. Il a donc été constitué de 6 parlementaires, 2 membres du Conseil Economique et Social, 10 personnalités « qualifiées » représentant la société civile, dont une minorité issue du monde scolaire. 3 Groupes ont été constitués (correspondants aux Cycles 2, 3, 4) qui ont consulté 300 experts (40% d’universitaires, 30% des corps d’inspection, 30% d’enseignants). […] Lire la suite.

L’école asservie aux logiques du néolibéralisme

Par Bernard Devanne, formateur d’enseignants, expérimentateur au sein des classes depuis les années 80

et interpellateur permanent du ministère.

Préambule

« Il est bien difficile pour le grand public qui ne bénéficie pas d’une information contradictoire et pour les enseignants qui ne sont pas engagés dans une formation approfondie de prendre la mesure de ce qui est mis en place dans les classes depuis 2006, lorsque la droite détient le pouvoir, et concerne maintenant l’école maternelle : les contenus d’apprentissage sont présentés tels des artefacts aux élèves considérés comme des machines à apprendre. Bernard Devanne, formateur d’enseignants, expérimentateur au sein des classes depuis les années 80 et interpellateur permanent du ministère, analyse cette dérive néolibérale qui fait fi de tous les apports des grands praticiens-chercheurs depuis un siècle. » […] Lire la suite.

Pour l’école, la liberté, c’est le libéral ou c’est la démocratie ?

Par Eveline Charmeux, professeure de français et formatrice d’enseignants honoraire

« Au moment où le gouvernement, pour l’école, s’apprête à résoudre, à sa façon, l’opposition « public/privé », en la transformant en entreprise libérale, avec chef PDG, et employés soigneusement choisis, ce qui mettra fin à tout rêve démocratique, il n’est pas mauvais de rappeler, pour parler comme notre cher Ministre, les fameux « fondamentaux » de la démocratie, dont il ne faudrait pas oublier qu’elle reste, quoi qu’il en coûte, du moins en théorie, le système politique de notre pays. »[…] Lire la suite.

Pour l’école du futur. Rien ne pourra plus être comme avant ?

Il serait grand temps de changer de stratégie.

Par Pierre Frackowiak, Inspecteur d’école maternelle et élémentaire à la retraite. 

« Juste avant les élections présidentielles et un débat sur l’Ecole qui tarde à venir : Reprise d’un article du BLOG d’octobre 2020.

Nous vivons actuellement des moments extraordinaires qui devraient logiquement conduire les responsables politiques, syndicaux, associatifs, à changer de stratégie pour envisager l’indispensable refondation de l’école. Pour la première fois depuis l’après-guerre, tout le monde est d’accord pour dire que « rien ne pourra plus être comme avant », qu’« il y aura forcément un avant ceci ou cela, et un après ». Et pourtant, rien ne change, et pire, tout est fait pour que rien ne change. La frilosité et la peur des ruptures nécessaires anesthésient toutes les énergies. Les uns persistent à revendiquer plus de moyens en sachant que leur attribution, même massive, ne changera pas grand-chose, les autres
poursuivent tranquillement la construction d’une école libérale aux antipodes de l’école démocratique dont notre société a besoin, profitant de l’absence de projet alternatif crédible et de la faiblesse croissante des organisations contestataires.
Le pouvoir actuel joue sur du velours d’une part parce que le terrain a été préparé par ses opposants qui ont tout raté (1) et, d’autre part, parce que l’intérêt de la Nation pour l’école, pour l’éducation, a quasiment disparu, sauf durant de brefs instants vite oubliés au lendemain des crises cardiaques […] Lire la suite.

Quand la participation met en cause l’institution scolaire

L’expérience controversée des écoles expérimentales de la Villeneuve à Grenoble (1972-2005)

Par Marie-Charlotte Allam, sociologue

Cet article est à l’origine publié dans Participations, Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, mis en ligne sur le site Cairn.info en 1978.

Nous vous y renvoyons.

Des extraits :

« Une école démocratique est-elle possible ? » C’est la question que se sont posée les concepteurs de la Villeneuve, un quartier de grands ensembles construit à Grenoble au début des années 1970 (Millot, 1979). Conçu comme un laboratoire d’expérimentation sociale et politique, cet « anti-Sarcelles » est pensé en vue d’enrayer la ségrégation à l’œuvre dans les villes nouvelles. Dans cette perspective, la municipalité élabore, en concertation avec les futurs habitants, une politique socio-éducative inédite fondée sur la « coéducation ». Formalisée en 1971 dans le Projet de Charte des écoles de la Villeneuve, la coéducation institue des modes de participation démocratique tels que la concertation des acteurs éducatifs (enseignants, parents, animateurs socioculturels ou médecins) ou l’implication des élèves dans la vie du quartier. Ce projet inclut cinq groupes scolaires (les Buttes, les Charmes, le Lac, les Bouleaux et la Rampe) et un collège » […] Lire la suite.

Ceci est une réflexion, une analyse, surtout pas un modèle…

Comme le souligne son auteur, Jean Foucambert, AFL (Association Française pour la lecture).

« Introduction à « En sortant de l’école… – Un projet réalisé par des enfants de la rue Vitruve ». L’Ecole de la rue Vitruve, une école expérimentale dans l’enseignement public des années 70. Elle existe encore.

 Si le séjour à Bedous et la « Tournée » constituent le sujet essentiel du livre des enfants, ils ne représentent qu’une brève étape à l’intérieur du « projet » lui-même. Quel projet ? […] Aussi, est-il nécessaire de consentir un détour afin de brosser les grandes lignes d’une réflexion entreprise depuis plusieurs années et pour laquelle les événements relatés loin d’être considérés comme un modèle, ont servi de supports à l’analyse et ont permis de réajuster de nouvelles actions » […] Lire ici.

« Repenser la démocratie scolaire : une clé pour dynamiser la participation citoyenne ? »

Par Claude Lelièvre, Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité.

« Le taux d’abstention élevé lors des deux tours de la présidentielle met au premier plan la question de changer le fonctionnement des institutions, voire d’aller vers une Sixième République. Cela devrait induire aussi la question corrélative du fonctionnement de l’école républicaine pour qu’elle forme effectivement des citoyens participant à la vie politique du pays.

Un rapport, véritable cri d’alarme

Avant même l’élection présidentielle qui vient d’avoir lieu, le « Comité d’évaluation des politiques publiques » a déposé un important rapport d’information, enregistré le 8 mars de cette année à la présidence de l’Assemblée nationale, sur « l’évaluation des politiques publiques en faveur de la citoyenneté ». C’était déjà un véritable cri d’alarme ». […] Lire ici.

Lettre ouverte à Pap Ndiaye, ministre de l’Education nationale… « Redonner leur sens aux métiers de l’éducation »

Par Philippe Meirieu, professeur honoraire en sciences de l’éducation, Université LUMIERE-Lyon 2, président des CEMEA.

Monsieur le Ministre,

Votre nomination est, à mes yeux, comme aux yeux de beaucoup, une belle surprise.
Votre travail universitaire, vos engagements, vos prises de position sont, en effet, le
gage d’un renouvellement important à la tête de l’Éducation nationale. Vous avez
travaillé sur les discriminations et sur l’émancipation ; vous avez eu, à de
nombreuses reprises, des paroles justes, sans concession et apaisantes à la fois,
sur des questions de société essentielles ; vous incarnez la lutte pour l’égalité des
droits dans ce qu’elle a de plus fondamental pour notre avenir… […] Lire la suite

L’article vient sur la Page, après « Quelques fondamentaux du métier de professeur » de Philippe Meirieu.

Scolariser la maternelle ?

Par Eveline Charmeux, professeur-formateur honoraire de français, ex-chercheur à l’INRP.

« On n’est pas là pour jouer ! Ni pour faire la sieste…

Nous y sommes : la gangrène capitaliste, qui s’infiltre partout, a touché l’école : faut que ça rapporte ! Donc, toujours plus fort, plus sérieux, plus rentable… On n’est pas là pour jouer et nos enfants doivent apprendre tout de suite à ne pas perdre leur temps. Après tout, comme le dit fort bien un personnage important de la DGESCO — une femme ! — tous les enfants n’ont pas besoin de faire la sieste… » […] Lire la suite

Biennale 2022 pour l’Education nouvelle : Convergence(s)

Par Philippe Meirieu, professeur honoraire en sciences de l’éducation, président des CEMEA.

3ème Biennale internationale de l’Education Nouvelle du 29 octobre au 1er novembre 2022, à Bruxelles !

20 débats, enjeux pour nos sociétés sur des questions vives concernant l’Education Nouvelle.

« De nombreux ateliers et débats ont été consacrés au changement de paradigme évoqué dans ce site educationbiencommun ; dans les échanges, beaucoup ont souligné qu’on ne pouvait plus se contenter de réparer, tant bien que mal, le système ancien mais qu’il fallait penser un système nouveau. Mais, pour que cela soit possible et ait un impact réel, il nous faut un peu plus que des appels, même signés par des personnalités prestigieuses… il nous faut construire de nouvelles alliances, rendre notre parole audible et faire en sorte que nos propositions soit suffisamment concrètes et précises pour ne pas être rejetées immédiatement par les « réalistes » de tous poils. » […] Lire la suite.

Des recherches-actions pour une Ecole émancipatrice

Par Jean Foucambert, président de l’AFL.

XIX° siècle : Jules Ferry, une école gratuite, laïque et obligatoire de 6 à 13 ans.

Les écoles de Jules Ferry ont été ouvertes voici 140 ans en devenant obligatoires pour le peuple. Jusque-là, globalement, l’instruction dépendait de la volonté des familles, de leurs moyens, de leurs traditions et de leurs besoins. Dans les milieux aisés, elle était confiée à des institutions privées ou à des précepteurs. Dans les milieux populaires, en grande majorité ruraux, se transmettaient sur le tas – hors de toute école – les savoir-faire nécessaires à l’accomplissement des tâches auxquelles les enfants étaient associés ainsi que les savoirs construits inévitablement dans leur vivre ensemble sans lesquels il ne peut y avoir de vie collective. À cela s’ajoutait la présence vigilante d’un clergé chargé par les classes dominantes de prêcher la résignation en renvoyant tout espoir après un dernier jugement…[…] Lire la suite

Vers le triomphe des évaluations standardisées à l’école ?

Par Rachel Schneider, professeure des écoles, militante à la FSU-SNUipp (secteur éducatif).

Pour partager des analyses…

L’arrivée de Pap Ndiaye au ministère de l’Education nationale a pu faire croire à un changement de cap : après « Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire » (slogan de manif) qui a été l’auteur d’un pilotage de l’enseignement facteur d’aggravation des inégalités scolaires, Pap Ndiaye représentait la lutte contre les discriminations, que l’on est forcément tenté de confondre avec la lutte contre les inégalités et pour la démocratisation scolaire.

Il nous faut déchanter, et travailler à décrypter ce qui se poursuit voire s’accentue au ministère de l’Éducation nationale. Et d’abord et avant tout parce que c’est bien en partageant des analyses avec le plus grand nombre possible de collègues enseignant•e•s que l’on pourra défendre le métier et les finalités d’une école démocratique et émancipatrice. […] Lire la suite.

Une critique de l’Ecole « républicaine »résolument révolutionnaire

Par Nadine Lanneau, professeure documentaliste de l’Education nationale, retraitée.

De nombreuses critiques se sont souvent élevées pour dénoncer l’échec de l’école « républicaine » quand d’aucun•e•s veulent la restaurer, dans la nostalgie de temps soit-disant paradisiaques ; or, toutes les études sérieuses démontrent qu’elle est profondément inégalitaire depuis ses origines et que les inégalités qui la fondent, ne font que s’amplifier à l’heure actuelle, malgré la longue litanie des rapports, études et réformes qui se succèdent. […] Lire la suite.