Apprendre à vivre par ce qu’on vit à l’école

Par Catherine LEDRAPIER, GFEN (Groupe Français d’Education Nouvelle). Publié dans « Savoirs émancipateurs ».

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Construire ses savoirs, coopérer, respecter l’autre et la planète.

Il s’agit de construire ensemble les savoirs avec des pratiques qui sont en elles-mêmes coopératives et non compétitives. Apprentissage de la démocratie dès l’école, au sein des activités quotidiennes, mode de vie scolaire respectueux des autres et de l’environnent.

Il s’agit d’émancipation : élaborer son esprit critique, apprendre à discuter (écouter, analyser, prendre la parole), à argumenter et à prendre des décisions.

Il s’agit aussi d’apprendre à reconnaître et à gérer ses émotions. Apprendre à ressentir autant qu’apprendre à penser.

Dans un premier temps il faudra trouver des solutions pour casser les grandes inégalités générées par un confinement dans des conditions si différentes (surface pour vivre, accompagnement à la maison).

À terme il faut repenser la relation école parents : harmonie et co-action.

À terme il faut penser une formation des enseignants plus professionnelle, plus responsable et avec une meilleure connaissance des différentes pratiques éducatives (notamment les pratiques d’Education nouvelle, totalement délaissées actuellement alors qu’elles tiennent compte de l’humain, des valeurs humaines et des écosystèmes). Quant aux contenus, il faut redonner de la « saveur aux savoirs » : les savoirs doivent être remis en rapport avec les questions qui leur ont donné naissance, les problématiques auxquelles ils répondent. Il faut en finir avec ces savoirs apportés « ex cathedra » comme des vérités toutes faites, sans aucun sens. Un travail d’élaboration collective des savoirs est indispensable pour que les jeunes se rendent compte de l’aventure humaine en jeu, pour qu’ils en héritent et y prennent leur place pour poursuivre.

La formation des enseignants doit donc avoir un registre didactique, incluant l’histoire et épistémologie des savoirs, incluant l’étude des modes d’apprentissages prenant en compte les obstacles conceptuels liés à chaque discipline d’une part et ceux liés à chaque âge d’autre part. Une formation où seules les connaissances sont visées en termes de contenu et où les « méthodes » sont délivrées voire imposées d’en haut par le ministre (livret sur la lecture, etc.) ne convient pas et ne peut être qualifiée de professionnelle.

Il faut que l’école soit un lieu de vie, d’apprentissage de la vie par la vie, et il est impératif que ce soit un lieu de vie heureux, pour les enfants comme pour les enseignants.

Il y a du pain sur la planche !… mais l’éducation est un point crucial : c’est là que se tient notre avenir !

Catherine Ledrapier

GFEN (Groupe Français d’Education Nouvelle)

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