Par Raymond Millot, ancien coordinateur des écoles ouvertes de la Villeneuve de Grenoble, à l’initiative de notre collectif Education bien commun. Publié dans « Elèves, enfants ».
Les enfants, des sujets
Les enfants, comme tout le vivant, doivent être traités comme des « sujets » qu’on doit respecter et non des « objets » à formater pour qu’ils soient utiles (à la famille, au pouvoir dominant etc. )
Leur éducation doit permettre le développement du potentiel de chacun d’eux, de leur conscience des « biens communs » à préserver, de l’extinction des espèces à enrayer, du réchauffement à contenir et de la coopération nécessaire pour y parvenir, des efforts nécessaires pour substituer le progrès qualitatif au progrès quantitatif mortifère
Les discussions qui ont eu lieu dans différents petits cercles, révèlent que poser systématiquement cette question permet d’examiner plus attentivement les réalités de la vie sociale et matérielle quotidienne qu’on ne questionne pas suffisamment. Elargir cet examen à l’ensemble du vivant vient conforter la réflexion en cours sur les « bien communs ».
Les enfants, les jeunes classés parmi les biens communs… ?!
On sera peut-être choqué par le fait de classer la jeunesse, les enfants parmi les biens communs, Réflexion amorcée dans la brochure L’EDUCATION UN BIEN COMMUN… publiée en 2021.
- « L’enfant a constitué longtemps aussi un « bien » qu’on possède. Un objet du patriarcat. Il peut être une ressource pour la famille (enfant placé chez un patron, enfant mendiant, mariages monnayés, enfant prostitué, enfant guetteur ou porteur de drogue, charge explosive pour un attentat etc…). Un objet de fierté ou de honte. Un objet sexuel. Un objet de chantage quand les géniteurs se séparent. Un simple objet qu’on rejette (filles « déshonorées ») – qu’on abandonne : enfants des rues (qui souvent font ce choix pour échapper à un destin détestable et ainsi s’émancipent !). Etc.
- L’enfant a été jusqu’au milieu du XXème siècle un objet que la famille formate pour transmettre ses « valeurs » elles-mêmes fruits d’un formatage social. La reproduction familiale s’est longtemps réalisée. Les garçons y bénéficient encore d’un statut privilégié, les filles commencent à en prendre conscience.
- Les enfants (et les adolescents) comme objets du « bien social »…. » etc
Le tableau ci-après ne prétend pas évoquer toutes les « réalités » qui le mériteraient. Il invite à interroger le fonctionnement de diverses institutions, diverses pratiques, notamment d’Education Populaire et d’Education Nouvelle. L’outil pourrait être perfectionné. Les notions de ressource et de gouvernance sont empruntées à Benjamin Coriat. La déclaration des Agro Paris Tech est arrivée à point quand le tableau se construisait.
Notre objet d’étude, l’éducation a logiquement une place à part…
Le tableau ci-après ne prétend pas évoquer toutes les « réalités » qui le mériteraient. Il invite à interroger le fonctionnement de diverses institutions, diverses pratiques, notamment d’Education Populaire et d’Education Nouvelle. L’outil pourrait être perfectionné. Les notions de ressource et de gouvernance sont empruntées à Benjamin Coriat. La déclaration des Agro Paris Tech est arrivée à point quand le tableau se construisait.
Notre objet d’étude, l’éducation a logiquement une place à part…
Tableau page 4

Une des conclusions possibles : l’enfant peut, plus ou moins bien, être traité comme un sujet à l’école maternelle. Il ne l’est que très épisodiquement de 6 ans à 18 ans… son formatage est organisé par l’institution scolaire en fonction des besoins du système économique dominant
Raymond Millot février 2023
auteur de nombreux ouvrages dont le dernier « Education, un bien commun ».