L’expérience controversée des écoles expérimentales de la Villeneuve à Grenoble (1972-2005)
Par Marie-Charlotte Allam, sociologue. Publié dans Système éducatif.
Cet article est à l’origine publié dans Participations, Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, mis en ligne sur le site Cairn.info en 1978.
Nous vous y renvoyons.
Des extraits :
« Une école démocratique est-elle possible ? » C’est la question que se sont posée les concepteurs de la Villeneuve, un quartier de grands ensembles construit à Grenoble au début des années 1970 (Millot, 1979). Conçu comme un laboratoire d’expérimentation sociale et politique, cet « anti-Sarcelles » est pensé en vue d’enrayer la ségrégation à l’œuvre dans les villes nouvelles. Dans cette perspective, la municipalité élabore, en concertation avec les futurs habitants, une politique socio-éducative inédite fondée sur la « coéducation ». Formalisée en 1971 dans le Projet de Charte des écoles de la Villeneuve, la coéducation institue des modes de participation démocratique tels que la concertation des acteurs éducatifs (enseignants, parents, animateurs socioculturels ou médecins) ou l’implication des élèves dans la vie du quartier. Ce projet inclut cinq groupes scolaires (les Buttes, les Charmes, le Lac, les Bouleaux et la Rampe) et un collège ».
Note sur la coéducation : « Huit commissions, composées de citoyens, d’élus et de techniciens de l’agence d’urbanisme, se sont réunies pendant près d’un an afin de concevoir ce projet qui place l’école au centre de la vie sociale du quartier. R. Millot, 1976, L’École agent de changement : l’expérience de la Villeneuve de Grenoble (rapport), Archives municipales de Grenoble, 3065W11. »
On pourrait envisager sur cet exemple de co-éducation, des « Conventions citoyennes pour l’éducation » (cf. La Convention citoyenne pour le climat) qui permettraient de changer de paradigme.