Publié dans « Conventions citoyennes »
… devrait rendre audible notre discours (force est de constater qu’il ne n’est pas encore !) La situation de cette rentrée illustre celles que vont vivre les enfants au « jour d’après ». Un évènement mondial perturbe une vie courante déjà difficile pour beaucoup.
Les enfants qui sont en majorité, dans des conditions matérielles médiocres vivent un évènement qui inquiète le monde entier, sans réellement le comprendre. Ils ressentent, chacun à leur manière, les peurs des adultes. Celles-ci ont pu se traduire pendant le confinement en violences conjugales, parfois sous leurs yeux, et depuis le déconfinement et cette rentrée, en violences dans la rue, à la télé, le masque, l’impossibilité de vivre pleinement une enfance qui court, joue, chahute, échappe aux adultes.
Retour du système éducatif inchangé…
La joie de retrouver les camarades de parler et rire avec eux est évidemment bienvenue, même appauvrie par les mesures d’hygiène. Mais les enfants et les adolescents vont retrouver, hélas, un système éducatif qui entend ignorer l’accident, poursuivre la réalisation des programmes, réaliser les évaluations, aux dates fixées, réduire au maximum la « liberté pédagogique » des enseignants, les tayloriser. Un système fonctionnant comme une entreprise archaïque, rétrograde, avec division du travail parcellisation des tâches, objectifs de production.
Gramsci critiquait le taylorisme qui ne mettait pas les machines au service de l’Homme, mais l’Homme au service des machines. On peut le paraphraser : le système éducatif n’est pas au service de l’enfant mais au service du système et de ses examens, lui-même au service de la reproduction sociale.
Comment accueillir les élèves ?
Au « jour d’après », comme aujourd’hui, les enfants auront besoin de savoir, de comprendre les évènements d’en parler, d’exprimer leurs peurs, de raconter comment ils les ont vécues, d’admettre et/ou discuter les mesures à prendre, y participer, d’imaginer les moyens de vivre quand même leur enfance. Tout cela donnant matière à leurs apprentissages « fondamentaux » et à l’expression de leur potentiel d’intelligence, de créativité et en conséquence à une modification de leur statut. Cette idée commence à prendre corps et très bientôt…
… notre Collectif va publier un appel…
pour que cette idée se structure et fasse l’objet d’un premier débat. En espérant qu’une Convention Citoyenne soit consacrée un jour à ce sujet important.
En ce moment le texte de l’appel est discuté et amendé par les membres de notre Collectif.
Raymond Millot 28 08 20